Affaire ‘‘Apoutchou National’’: Pourquoi  le blogueur risque gros

par nordsud.info
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L’affaire ‘‘Apoutchou National’’, de son vrai nom, Stéphane Agbré, continue de défrayer la chronique. Après avoir exhibé sur les réseaux sociaux, un sac contenant des liasses de billets de banque, le blogueur et influenceur a été interpellé ce mardi par la police économique, en compagnie de quatre autres personnes. Abdoulaye Fofana, Doffou Aristide, Sidibé Kader et Akobé Leonel.  Dans un communiqué du Parquet, dont nous avons reçu copie, le Procureur de la République souligne qu’une « enquête a été ouverte sous l’autorité du Parquet près le pôle pénal économique et financier ». Alors que les suspects ont été déférés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), pour Leth Willy Alexandre, le président de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO), il s’agira d’établir si l’infraction de blanchiment de capitaux est dûment constituée.

Blanchiment de capitaux

Par exemple, si les fonds brandis sur les réseaux sociaux par ‘‘Apoutchou National’’, ont une provenance douteuse. Le blogueur avait montré des dizaines de millions de FCFA. Alors que certains affirment qu’il a emprunté cette somme pour les exhiber à ses fans la police, elle, veut aller jusqu’à l’origine même des fonds. Et pour Leth Willy Alexandre, également juriste, l’affaire est à prendre très au sérieux. « Le blanchissement de capitaux, est toujours lié aux questions de sécurité nationale. Parce qu’il peut servir à financer le terrorisme », a indiqué ce mercredi M. Leth Willy.

Terrorisme

D’après la loi, le blanchiment des capitaux consiste à traiter les actifs provenant d’activités criminelles, de manière à en dissimuler l’origine illicite. Le financement du terrorisme consiste quant à lui, à réunir des fonds pour appuyer des activités terroristes.

Que risque ‘‘Apoutchou National’’ et ses présumé acolytes? L’article 184 de la loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive est clair : « les personnes coupables d’une infraction de blanchiment de capitaux, encourent une peine de 3 à 7 ans et une amende égale au triple de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les opérations de blanchiment ». L’article 187 précise : «  aucune sanction pénale prononcée pour infraction de blanchiment de capitaux, ne peut être assortie de sursis ».  L’article 174 porte notamment sur des mesures judiciaires de saisie, de confiscation ou de gel. Pour l’instant les faits restent à établir par l’enquête. Même si le blogueur clame son innocence, le fait d’exhiber de l’argent sale pourrait lui porter préjudice.

Georges Dagou

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