AVC : les comportements à éviter

par NORDSUD
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Longtemps pointé du doigt, l’Accident vasculaire cérébral (AVC) est devenu aujourd’hui un problème de santé publique en Côte d’Ivoire. Les raisons sont multiples

C’est le premier facteur de décès dans leur rang. «Dès que quelqu’un décède au niveau des insuffisants rénaux, le plus souvent c’est d’un accident vasculaire cérébral (AVC)», souffle Moussa Bamba, président de l’Association des dialysés et insuffisants rénaux de Côte d’Ivoire (Aidir). Et c’est en moyenne 10 morts par an, déplore le président de l’Aidir.

Suzanne Mentenon, présidente-fondatrice de l’ONG ‘‘Save the Olders’’ qui gère plusieurs retraités dans son centre situé à Abobo, abonde dans le même sens.

À ‘‘Save the Olders’’, dit-elle, tout le monde est malade. Avant d’ajouter : «Normal, parce que ce sont des personnes âgées». Parmi les pathologies qui les frappent, explique-t-elle, les AVC viennent en tête. «Il faut trouver des prises en charges à chaque fois», signale la bonne dame.  

Chercheurs

Si cette maladie était un moment l’apanage des personnes âgées, hélas, en Côte d’Ivoire, c’est une pathologie qui touche aujourd’hui toutes les couches. En 2015, une étude réalisée par l’African médical journal, sur les aspects épidémiologiques des Accidents vasculaires cérébraux (AVC) aux urgences de l’Institut de cardiologie d’Abidjan (ICA), sur un échantillonnage d’individus, a révélé que 44% des personnes touchées étaient des hommes. D’où une forte proportion de femmes atteintes. L’étude réalisée par 4 chercheurs ivoiriens sanctionne après deux ans d’investigations : «Les AVC constituent un problème majeur de santé publique (…) Ils restent une pathologie grave par la forte létalité». Un constat réalisé depuis quelques années par le personnel soignant.

Neurologie

«C’est une pathologie qui touche de plus en plus d’Ivoiriens et les jeunes ne sont pas épargnés, parce qu’ils s’adonnent à de nombreux vices», indique Dr Guillaume Akpess, médecin généraliste, secrétaire général du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé de Côte d’Ivoire (Synacass-CI). Conscients de sa dangerosité, il y a quelques mois, la Fondation Orange Côte d’Ivoire et la Société de neurologie se sont alliés pour tenter de contrer le phénomène.

Selon les deux structures, l’AVC constitue de nos jours, la première cause d’hospitalisation dans le pays. Les motifs de consultations sont, à les entendre, la perte de connaissance dans 36,4% des cas, l’hémiplégie dans 31,8% des cas, les céphalées dans 17,4% des cas, les vertiges dans 10,9% et les palpitations dans plus de 2% des cas.

Nutritionniste

Pourquoi la pandémie gagne-t-elle du terrain ? «Les gens ont de mauvaises habitudes. On fume de plus en plus, l’alcool a gagné de nombreuses personnes, surtout au niveau des jeunes», croit savoir Moussa Bamba, le président de le l’Aidir. Mais pour Jules Marius Djétouan, nutritionniste, l’une des causes majeures, c’est la mauvaise alimentation. Surtout le gras. «Il faut éviter trop de grillades, mettre l’accent sur les aliments cuits à vapeur et les soupes, faire des braisés sans ajouter des marinades trop grasses. Ne pas trop ajouter de l’huile dans les tchèps et les riz gras. Les huiles sont de plusieurs types, mais nous préférons les huiles qui viennent des oléagineux. Nous préconisons les huiles végétales, surtout celles pressées à froid, parce que dans ces huiles, il n’y a pas de corps hydrogéné», énumère le spécialiste. À côté de cela, Dr Guillaume Apkess pointe les facteurs de stress. «C’est surtout le stress qui conduit aux crises. Il faut se reposer et faire du sport», ajoute-t-il.

Selon la Fondation Orange Côte d’Ivoire et la Société de neurologie, 15 % des victimes d’AVC ont moins de 55 ans. Et parmi les causes, notent-ils, l’hypertension artérielle est responsable de 70% des AVC.  Dans son étude, l’African medical journal avait chiffré à 11,4% les cas liés au diabète et 2,2% ceux provoqués par le tabagisme. Pour cette revue scientifique, l’évolution aux urgences au cours de leurs études a révélé qu’il avait un décès dans 17% des cas étudiés.

Raphaël Tanoh

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