Le quartier Samaké niché dans la commune Abobo, a été le théâtre d’échauffourées, ce 23 Août 2023. Aux prises, deux groupes de syndicalistes qui se sont livrés à une bataille à la machette pour le contrôle de cet espace de stationnement lucratif.
Les Abobolais du quartier Samaké ont passé une sale nuit et une matinée sous haute tension. Le groupe de syndicats qui fait la loi dans la zone a été la cible d’une attaque menée par un groupe rival qui ambitionne de prendre le contrôle de la zone. S’en est suivi selon des sources officieuses, une bagarre à la machette à partir de 3 heures. Au petit matin, la Direction Générale de la Police nationale a annoncé l’interpellation suivi du déferrement de 14 individus, tous azimuts munis d’armes blanches et de gris-gris qui leurs auront servi lors du palabre.
Une guerre de positionnement
Si officiellement, le voile demeure épais sur les facteurs qui ont mis le feu aux poudres, le président de la Fédération nationale des syndicats des Chauffeurs de Côte d’Ivoire semble au parfum de la situation. Joint par téléphone, il fait le point de cette nuit de chienlit. « Il y a un jeune qui exploitait une terre de stationnement à Samaké et il y a un autre groupe qui voulait le déloger. Ce groupe est dirigé par un certain Dieudonné. Il se sont entrecoupés à la machette à partir de 2 heures du matin. Le problème, ce sont ceux qui sont venus les déloger. À chaque fois qu’il y a un groupe de syndicats qui opère dans une zone, un autre groupe tente de faire la bagarre pour prendre le contrôle », narre-t-il.
Les mairies tentent de faire le ménage
Sur le mode opératoire de désignation des pseudos-syndicats légitimes, entérinés par la mairie et les transporteurs, notre interlocuteur explique : « Dans chaque mairie, il y a un arrêté municipal qui définit quel syndicat doit travailler sur quelle ligne. Dans chaque commune, l’union des transporteurs, des chauffeurs désigne un groupe de syndicat qui encaisse sur les lignes. Normalement il y a les transporteurs et les chauffeurs qui ont des syndicats et qui fond des revendications. Ce sont les vrais syndicalistes, les syndicalistes purs. Ils sont différents de ceux qui se sont battus mais par abus de langage, on les appelle également syndicat ». À Abidjan, ces guéguerres de prises de contrôles de zones étaient monnaies courantes. Coutumières du fait, les autorités ont tenté d’asséner un coup de pied dans la fourmilière avec le concours des autorités communales. L’accalmie observée, comme l’illustre ce cas, n’est qu’un feu de paille
Charles Assagba