«Côte d’Ivoire solidaire» : Ce que Ouattara attend du gouvernement

par NORDSUD
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Le gouvernement ivoirien en séminaire.

Annoncé le 6 avril dernier, le projet «Côte d’Ivoire solidaire», du chef de l’Etat Alassane Ouattara, est connu pour être un programme ambitieux de développement. Il est au centre du séminaire gouvernemental ouvert hier au Palais présidentiel du Plateau.

Centré sur la proximité, «Côte d’Ivoire solidaire», le projet du chef de l’Etat pour les Ivoiriens dans les années à venir, est au cœur du séminaire gouvernemental ouvert ce mercredi au Palais Présidentiel. Il faudra le décortiquer, l’expliquer et l’appliquer avec efficacité sur le terrain.

Ce projet «solidaire» qui place «chaque Ivoirienne et chaque Ivoirien au cœur de l’action de l’Etat», comme l’a signifié le chef de l’Etat, est basé sur les résultats. On parle d’un gouvernement de «mission» et de «résultats». Il ne s’agira pas seulement d’avoir des résultats, mais de faire en sorte qu’ils soient visibles aux yeux de tous.

Les axes essentiels de ‘‘Côte d’Ivoire solidaire’’

 Comme évoqué ce mercredi par le Premier ministre Patrick Achi, à l’ouverture du séminaire gouvernementale, ce travail sera fait «pour l’amélioration du bien-être de nos concitoyens».  S’il est complexe à saisir d’emblée, «Côte d’Ivoire solidaire» tournera autour de certains axes essentiels, dont la réconciliation et la cohésion nationale. Avec les bribes d’espoirs nés des élections législatives et aussi du dialogue politique, le chef de l’Etat veut des Ivoiriens unis pour l’intérêt de tous. La tâche ne sera pas aisée.

Réconciliation

«Il faudra pouvoir amener les leaders politiques à se parler véritablement, avec surtout le retour annoncé de Laurent Gbagbo. Il est temps que l’on arrête de faire de l’hypocrisie. Nos hommes politiques doivent faire preuve de hauteur», explique Denis Yoraubat, président de l’Action pour la protection des droits de l’homme (Apdh). Un rôle qui ne doit surtout pas être dévolu au seul ministère de Réconciliation et de la cohésion nationale dirigé par Bertin Kouadio Konan (KKB). «Il faudra que nous nous impliquions tous», ajoute-t-il.

Et, d’après M. Yoraubat, il faut également que tous les exilés rentrent au bercail.

Ensuite, l’un des axes sur lequel le nouveau gouvernement doit insister pour amorcer le changement, c’est au niveau du renforcement de certaines Institutions de la République, notamment la Justice.  Il faut établir la confiance entre les Ivoiriens et leur justice. Le ministère de la Justice, garde des sceaux sera dans ce sens scruté de près.

«Il faudra que la justice entende les critiques sur son indépendance avérée ou pas et qu’elle en tienne compte. Il faudra que cette indépendance puisse être effective», souffle Alexandre Neth Willy, le président de la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (Lidho).

Justice et emploi

Cela dépendra beaucoup plus des dirigeants politiques, que d’un changement de mentalité quelconque, d’après les M. Yoraubat.

Une justice indépendante, selon la Lidho, améliora forcement l’image de la Côte d’Ivoire en matière de défense des droits de l’homme. Justice, réconciliation et cohésion nationale étant liée, il faudra pour le nouveau gouvernement trouver les meilleures combinaisons pour que tous les rouages de l’engrenage s’imbriquent parfaitement. 

C’est l’une des raisons du séminaire gouvernementale qui se tient en ce moment. Toutefois, l’élément essentiel du projet «Côte d’Ivoire solidaire», c’est l’emploi. Patrick Achi a par ailleurs souligné mercredi qu’il faudra faire de l’emploi une question nationale. Pour le Mouvement ivoirien des droits humains (Midh), l’insertion des jeunes n’est pas assez visible jusque-là en Côte d’Ivoire.

«La politique d’insertion doit être revue. Combien d’Ivoiriens ont été insérés aujourd’hui dans le tissu économique ? », s’interroge son président, Drissa Bamba. Les regards sont donc tournés vers le ministère Promotion de la jeunesse, de l’insertion et de la promotion du service civique, qui sera au centre de ce séminaire gouvernementale dont les conclusions seront connues vendredi. Ce qui explique également, la présence dans ce sens du secteur privé, une première.

Bien que difficile, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, seront l’autre chantier ardu de ce gouvernement. On en est au stade où les résultats doivent être parlant.

Raphaël Tanoh

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