Emmanuel Macron se rendra au Tchad vendredi 23 avril pour les obsèques d’Idriss Déby, tué lundi dernier. Le fils du président tchadien a été nommé président par intérim, avec les pleins pouvoirs.
Les obsèques d’Idriss Déby seront célébrées vendredi 23 avril à N’Djamena. Le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, a annoncé mercredi qu’Emmanuel Macron y assisterait. Le Tchad est un élément central dans le dispositif militaire français au Sahel.
«Le président de la République lui a rendu hommage ce matin (mercredi 21 avril 2021, Ndlr) en conseil des ministres, il se rendra à ses obsèques en fin de semaine», a précisé Gabriel Attal lors d’une conférence de presse, en saluant, un homme de courage, un homme passionné de son pays.
Avec la mort du président tchadien Idriss Déby Itno, les Occidentaux, Paris en tête, perdent leur plus solide allié contre les jihadistes dans une région sahélienne tourmentée, où l’ancienne colonie française entourée d’États faillis faisait jusqu’ici figure d’îlot de relative stabilité.
Depuis son arrivée au pouvoir par les armes en 1990, avec l’aide de Paris, Idriss Déby a toujours pu compter sur son allié français qui a installé à N’Djamena le QG de sa force antijihadiste au Sahel Barkhane.
La position de la France sur la transition militaire est donc particulièrement scrutée. Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a appelé mardi à une transition militaire d’une durée limitée qui conduise à un gouvernement civil et inclusif.
Des membres de la diaspora tchadienne fédérés dans un collectif ont estimé que la France avait apporté un soutien hâtif au régime de transition, qu’ils appellent à rejeter. La diaspora tchadienne de tout horizon, après concertation condamne un coup de force militaire et juge inacceptable cette transition politique militaire, selon ce communiqué.
Ils condamnent la reconnaissance et le soutien hâtif apporté par la France à la junte militaire, qui selon eux «n’est pas l’émanation des autorités régulières», et appellent les Tchadiens de l’intérieur du pays comme de l’extérieur à se lever pour s’opposer à cette monarchisation de la République en cours.
Mahamat Idriss Déby, jeune général de corps d’armée de 37 ans, a dissous l’Assemblée nationale et le gouvernement. Il occupe les fonctions de Président de la République, de Chef de l’État et de Chef suprême des armées, selon la charte de transition, publiée ce mercredi 21 avril.
Il nomme et révoque les membres du gouvernement de transition et désigne les membres du Conseil national de transition, en charge de la fonction législative.
Un Conseil militaire de transition (CMT) a été mis en place, composé de 15 généraux connus pour être dans le cercle des plus fidèles de l’ex-chef de l’État.
Ce CMT a juré que de nouvelles institutions verraient le jour après des élections libres et démocratiques dans un an et demi.
Bakayoko Youssouf