Il y a assurément deux personnages qui se battent dans la tête d’Affi N’guessan. L’un s’appelle Affi et l’autre N’guessan. Jeudi 15 octobre 2020, c’est Affi qui appelait ses partisans à «appliquer le mot d’ordre de boycott actif par tous les moyens légaux à leur disposition afin que le pouvoir actuel consente à convoquer l’ensemble des forces politiques nationales pour trouver des solutions acceptables à toutes les revendications qui sont ressorties de la proclamation des candidatures».
Et le lendemain, vendredi 16 octobre, c’est son alter ego qui déclarait: «Nous sommes candidats, nous maintenons notre candidature. Nous voulons gagner les élections, mais il y a des obstacles sur la voie. Nous nous battons pour pouvoir les lever. De manière à ce que notre candidature puisse prospérer. Retirer sa candidature parce qu’on n’est pas d’accord, ce serait démissionner par rapport à ses ambitions, ce serait renoncer. Or nous ne renonçons pas».
Affi et N’guessan ont certainement oublié que le Conseil constitutionnel a annoncé le lundi 14 septembre 2020 la liste des candidats retenus à l’élection présidentielle d’octobre 2020. Dont Affi N’Guessan (FPI), Henri Konan Bédié (PDCI), Kouadio Konan Bertin (Indépendant) Alassane Ouattara (RHDP), Président en exercice.
La confusion a également poussé nos deux personnages à déclamer ceci, toujours devant des journalistes: » Ce qui est en cours ne s’appelle pas une élection présidentielle. Cela s’appelle au choix : un coup de force, un coup d’État, un braquage, une imposture, un simulacre. C’est à coup sûr une forfaiture ! Cela ne peut d’ailleurs pas s’appeler une élection présidentielle puisque celle-ci est rendue impossible par l’absence de représentants de l’opposition au sein de la CEI. Comme cela ne s’appelle pas une élection présidentielle, le président Henri Konan Bédié et moi-même avons précisé hier (Ndlr : jeudi 15 octobre 2020) que le processus en cours ne nous concernait pas».
Allez-y vraiment comprendre quelque chose. Vouloir une chose et son contraire. Il faut être dans la tête d’Affi N’guessan pour savoir qu’elle orientation il donne à son combat politique.
Bakayoko Youssouf