Il était l’attraction de ce 5ème jour du procès des pro-Soro au tribunal de première instance du Plateau. Il s’agit de Koné Kamaraté Souleymane, alias ‘‘Soul To Soul’’, le chef de protocole de l’ancien président de l’Assemblée nationale (PAN), Guillaume Soro, poursuivi pour complot et atteinte à l’intégrité du territoire national, divulgation de fausses nouvelles, trouble à l’ordre public. À la barre pour être auditionné, Kamaraté Souleymane a nié les faits en bloc, avant d’indiquer qu’il n’avait aucune information, d’abord sur la présence des armes dans les locaux du «bureau annexe» de Guillaume Soro, à la Riviera-Golf, qui servait aussi de siège à son mouvement politique, Générations et peuples solidaires (GPS) ; ensuite, sur le transport desdites armes sous les ordres du commandant Jean-Baptiste Kassi Kouamé, pour les jeter à la lagune, près du domicile de Guillaume Soro, à Assinie-Mafia.
‘‘Bureau annexe’’
Le procureur de la République, Adou Richard et le conseil des avocats de l’Etat lui demanderont, comment cela peut-il être possible alors qu’il est le chef de protocole de l’ancien PAN. Pour ‘‘Soul To Soul’’, ce sont des questions militaires et il ne s’en occupait pas. Le procureur de la République insiste : il devait forcement être au courant que des armes étaient stockées dans l’unes des pièces du ‘‘bureau annexe’’. «Non », maintient le concerné. Le tribunal lui demande s’il nourrissait l’ambition de voir Guillaume Soro arriver au pouvoir. Réponse de l’accusé : «oui, mais par voie électorale». Après quoi, ‘‘Soul To Soul’’ souligne qu’il n’était informé d’aucun complot.
Folle journée
À la question du conseil des avocats de l’Etat, «jusqu’où serez-vous prêt à aller avec pour votre patron (ndlr, Guillaume Soro) ?», M. Koné Kamaraté répond : « tout dépend de lui». En affirmant sa loyauté sans faille à son mentor qu’il dit connaître depuis le lycée, ‘‘Soul To Soul’’ explique ensuite cette journée du 23 décembre 2019, lors de laquelle lui et plusieurs de ses camarades ont été arrêtés.
Le retour de Guillaume Soro se préparait au vu au su des autorités compétentes. Des réunions ont été tenues avec la préfecture de police d’Abidjan qui a surtout proposé la date du 23 décembre au comité d’organisation, au lieu du 22 décembre que le comité avait choisi. Cela, à cause de la présence du président de la République française, Emmanuel Macron, sur le sol ivoirien. D’après ‘‘Soul To Soul’’, c’est aussi la préfecture de police qui a proposé l’itinéraire que le cortège de Guillaume Soro devait suivre, dès son arrivée à l’aéroport Félix Houphouet-Boigny. De l’aéroport, il devrait entrer à l’intérieur de Koumassi pour ensuite rejoindre sa résidence à Marcory-Résidentiel.
Soul To Soul relate ensuite avec forces details les péripéties de l’accueil manqué de leur leader au Gatl, le lieu convenu. Il est revenu sur toutes les démarches entreprises par lui pour comprendre la situation qui avait pris une autre tournure jusqu’à son son interpellation vers 16 heures ce 23 décembre 2019. Son audition a été suspendue et reprendra le 9 juin prochain.
Raphaël Tanoh