Arrêté dans la nuit de vendredi à samedi dernier, alors qu’il tentait de sortir du pays, le président du Front populaire ivoirien (FPI), a été mis sous mandat de dépôt et est écroué à la Maca depuis le lundi 9 novembre 2020.
Parmi les chefs d’accusation dont il pourrait être confronté figurent les faits de terrorisme, conformément à l’article 3 de la Constitution de 2015, relatif à la lutte contre le terrorisme. Pour cela, les peines vont de 10 à 20 ans, avec une amende de 5 à 50 millions FCFA, d’après le procureur de la République, Adou Richard. Outre les actes de complot et de sédition, M. Affi risque gros. Au dire d’Adou Richard, s’il est avéré que Pascal Affi N’Guessan a lancé des appels incendiaires qui ont amené deux communautés qui vivaient côte-à-côte, en paix, à s’entre-tuer, il risquerait alors la prison à vie. Embastillé déjà en 2011 à la faveur de la crise postélectorale et libéré en août 2013, Pascal Affi N’Guessan retrouve donc les geôles de la prison, 7 ans après. Pour combien de temps ?
Le juge d’instruction a ouvert une information judiciaire avec pour charges : actes de terrorisme, attentat et complot contre l’autorité autorité l’Etat, meurtres, vol et vol en réunion avec violences portant sur le matériel électoral et divers autres biens.
Il est reproché en outre à M. Affi, l’incendie et la destruction de véhicules appartenant à autrui, de biens immeubles, le pillage de marchandises et de propriétés immobilières, des coups et blessures volontaires.
Sans oublier que les charges comprennent l’organisation et la participation à un mouvement insurrectionnel, à une manifestation non déclarée ou interdite, l’apologie de crime, de meurtres, l’atteinte aux opérations électorales et à l’exercice du droit de vote. Tout ceci laisse croire que le détenu pourrait passer un long séjour derrière les barreaux.
Raphaël Tanoh