Allah Saint-Clair, SG Fesci : «À Kounahiri et Azaguié, on paye toujours les frais Coges»

par NORDSUD
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Au centre de plusieurs activités ces temps-ci, le secrétaire national de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) revient sur la place que son organisation compte prendre dans l’actualité en Côte d’Ivoire.

Vous venez de rencontrer le ministre de la Réconciliation nationale, Konan Kouadio Bertin, dit KKB. La Fesci a-t-elle l’intention de poser des actes allant dans ce sens ?

Oui, la Fesci veut participer à la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, parce qu’elle a son mot à dire. La Fesci veut prendre une part active à la réconciliation entre les filles et fils de ce pays.

Comment comptez-vous procéder alors ?

Nous allons toucher 400 000 familles. Pour y arriver, nous allons passer par les 400 000 étudiants que compte la Côte d’Ivoire. Chaque étudiant aura pour mission de toucher sa cellule familiale, d’y apporter les messages de réconciliation nationale. Chaque étudiant sera un ambassadeur de la Fesci.

Vous tenez en ce moment un séminaire sur l’éducation. Quel est votre regard sur le niveau de l’enseignement en Côte d’Ivoire ?

Nous avons vu le rapport Pasec (Ndlr, Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la Confemen). Depuis longtemps, la Fesci dénonce le niveau des élèves en Côte d’Ivoire. Nous continuons de le dire : le niveau est bas.

Les enseignants accusent les autorités, les autorités accusent les parents et les parents accusent les enseignants. Quelle est la position de la Fesci, des élèves ?

Nous disons que l’enseignement est d’abord fait au rabais en Côte d’Ivoire. Il faut relever le niveau du recrutement. L’Education est le domaine dans lequel on doit mettre la barre haut et non recruter des gens avec le niveau Bepc. À côté de cela, nous disons que la formation des enseignants eux-mêmes pose problème. Ils sont formés au Cafop (ndlr, Centre d’animation et de formation pédagogique) pour enseigner dans des classes de 25 élèves. Mais, lorsqu’ils arrivent à l’école, ils se retrouvent avec des classes de 100 élèves. C’est difficile à gérer.

Personne n’a accusé jusque-là les élèves eux-mêmes ? Après tout, c’est leur niveau qui est remis en question...

Les élèves n’y sont pour rien. J’accuse plutôt les parents. Ils doivent aussi jouer leur rôle. Ce n’est pas à l’école d’assurer l’éducation de leurs enfants à leur place. Ils doivent s’impliquer et non se contenter de payer la scolarité de l’enfant.

Parlant de scolarité, croyez-vous que la mesure concernant la prise en charge des frais Coges (Comité de gestion des établissements scolaires) va porter ses fruits ?

Oui, nous félicitons le chef de l’Etat pour cette mesure. C’est plutôt dans son application qu’il y a des problèmes. Il y a des Dren (ndlr, direction régionale de l’éducation nationale) qui continuent à faire payer des cotisations exceptionnelles aux élèves. C’est notamment le cas à Kounahiri et à Azaguié. Les élèves sont en congés, mais on leur a dit qu’au retour de ces congés, ils n’entreront pas en classe s’ils ne payent pas leurs cotisations…

Entretien réalisé par Raphaël Tanoh

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