Cerner les raisons de la lenteur de démarrage des campagnes de vaccination anti-Covid dans les pays africains, afin de mieux «porter leur voix». C’est tout le sens de l’entretien par visio-conférence d’Emmanuel Macron avec ses homologues africains, Abdel Fattah al-Sissi (Egypte), Macky Sall (Sénégal), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Félix Tshisekedi (RDC) et Azali Assoumani (Comores), ainsi que le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, et John Nkengasong, le directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies de l’UA (CDC-Afriques , ce 17 février 2021.
«La lenteur de la campagne de vaccination dans les pays pauvres, en particulier en Afrique, est inexplicable et intolérable», relève le patron de l’Élysée. Pour «répondre à cette inégalité criante», Emmanuel Macron préconise une «augmentation des capacités de production» en Afrique en s’inspirant du «modèle indien», tout en imposant «la transparence sur le prix des vaccins de la part des industriels». Car il n’est pas acceptable, selon lui, que certains pays africains achètent plus cher des doses que les pays occidentaux.
Dorénavant, au parfum des tenants et des aboutissants de la situation africaine, le président français entend également faire un lobbying en faveur de l’accès des vaccins en Afrique, vendredi, lors de la réunion des dirigeants du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni).
Le numéro un français propose que le G7 s’entende pour donner un «mandat commun» à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour «lever les barrières» à l’accès au vaccin. Cette intervention d’Emmanuel Macron s’inscrit a postériori dans un cadre géopolitique, d’autant plus que le Sénégal et d’autres pays africains ont récemment reçu des doses de vaccins, provenant de la Chine, concurrente de la France sur le territoire africain.
Charles Assagba