Ce qui s’est passé à Abobo ce mercredi est curieux à première vue. Mais pas inédit ! Curieux, parce que rien ne présageait cette crise: pas d’incident connu, pas de tensions latentes. La vidéo objet du fake news avait donc clairement pour objectif de créer les conditions de la confrontation, de réunir les poudres qui vont allumer le feu. Et cela arrive curieusement le mercredi 19 mai, le jour de l’ouverture du procès de Guillaume Soro et de ses compagnons au Tribunal d’Abidjan.
Cette façon de faire n’est pas inédite. Ce n’est pas la première fois : C’est exactement le même mode opératoire qui a été utilisé en octobre 2020, avant, pendant et après la présidentielle. L’opposition avait ainsi usé de la rumeur comme arme, pour créer des incidents localisés en instrumentalisant des individus à moto pour créer de toutes pièces des tensions inter communautaires qui ont fait 85 morts et des nombreux dégâts matériels dans le centre, à l’est et l’ouest du pays.
Peut-on dissocier les incidents d’Abobo des intentions de Guillaume Soro et de sa galaxie ? Difficilement.
Politiquement, Soro, son mouvement ainsi que toutes les organisations qui le soutiennent et gravitent autour de son nom ne pèsent absolument pas grand’chose sur l’échiquier politique. Leur stratégie pour exister reste la violence : La violence du verbe et celle des armes. C’est leur unique credo pour renverser l’opinion et par la suite, espèrent-ils, le régime.
Les incidents d’Abobo avaient visiblement pour but de mettre Abidjan et par ricochet le pays tout entier en ébullition. Pour donner un retentissement populaire et politique au procès en cours au palais de justice.
Mais au final, il n’y a pas de hasard : Dans le conflit judiciaire qui les oppose à la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro et sa vingtaine de compagnons comparaissent en justice pour répondre des charges « d’atteinte à la sûreté de l’état, de complot et…de diffusion de fausses informations ».
L’histoire est cohérente et les mots ont leur sens.
Imane Amel Fatima
