Fraudes et tricheries aux examens à grands tirages : Le premier test de Mariatou Koné

par NORDSUD
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La ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation a procédé ce vendredi 4 juin 2021 au lancement des examens à grand tirage, dans les locaux de la Direction des examens et concours (Deco).

L’occasion pour Mariatou Koné de prévenir que tout élève pris en train de tricher risque la radiation. 

Alors que les épreuves écrites du Brevet d’études du premier cycle (Bepc) débutent le 14 juin prochain, le poids de la fraude dans le système éducatif n’a jamais été aussi important.

Selon la Deco, 16.428 cas de fraude ont été signalés aux examens à grand tirage en 2020. Un record ! La structure souligne que le phénomène s’est accru au cours de ces 4 dernières années. La raison ? Une absence de rigueur dans la répression.  

Par exemple, lors du contrôle des épreuves écrites du baccalauréat ou du Bepc, lorsqu’un élève est pris en train de tricher, beaucoup de surveillants préfèrent le mettre en garde plutôt que de le dénoncer. «On lui prend les éléments compromettants et on le laisser continuer», explique Ekoun Kouassi, secrétaire général du Syndicat national des enseignants du second degré (Synesci).

Si l’enseignant le dénonce, il est obligé de faire un rapport au président du jury. Ensuite, on le convoque à maintes reprises au ministère de l’Education nationale. «Pendant ce temps, le tricheur n’est pas inquiété», ajoute Ekoun Kouassi.

Des informations corroborées par Eban Eban, président du Mouvement national des enseignants de Côte d’Ivoire (Muneci). Il faudra donc pour la ministre commencer par simplifier ce processus. 

D’après Kadio Aka Claude, président de l’Organisation des parents d’élèves et d’étudiants de Côte d’Ivoire (Opeeci), les enseignants eux-mêmes ne sont pas étrangers à la fraude. Les corrigés des épreuves que les candidats ont en leur possession proviennent de ces derniers. Y a-t-il des sanctions à ce niveau ?

«Oui, mais il y a beaucoup d’émotions quand un enseignant est pris en situation de fraude. Il suffit d’aller plaider pour qu’on le relâche», explique pour sa part Ekoun Kouassi. Là aussi, il faut durcir le ton. 

Enfin, d’après Allah Saint-Clair, le secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’ivoire (Fesci), il faut resserrer l’étau autour de l’utilisation du téléphone portable.

La Deco note en effet que la fraude à l’aide des supports numériques représente 90% par rapport aux autres types.

Les candidats arrivent toujours à dissimuler leurs téléphones. Le téléphone est sur eux ou ils le mettent dans les toilettes.
Pour Mariatou Koné, il s’agira surtout d’appliquer la loi.
Au niveau des membres du personnel d’encadrement impliqués, notamment les enseignants, c’est l’interdiction permanente ou le retrait de l’autorisation d’enseigner. 
Un élève pris en train de frauder ne peut composer dans une session d’examen pendant 1 à 5 ans.

Raphaël Tanoh

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