Le quota de 10 000 candidats au pèlerinage 2024 attribué à l’Etat a été bouclé quelques heures après l’ouverture des inscriptions. Selon les organisateurs, ça été l’affaire d’un jour. « Dès que nous avons ouvert la plateforme le 14 novembre, en quelques heures, le site était inondé», explique un membre du Commissariat du Hadj. Les 10 000 candidats déjà inscrits, procèdent en ce moment au payement. Les Trésors d’Abobo, de Koumassi, du Plateau, etc., sont pris d’assaut chaque jour, par des centaines de personnes, venues s’acquitter des 3 250 000 FCFA fixés comme frais du hadj cette année. Le fait que l’Etat ait atteint son quota en très peu de temps malgré la hausse du prix du ticket, passé de 2 à 3,25 millions FCFA montre, selon les organisateurs, que ce coût est largement à la portée des musulmans pour ce qui est de l’accomplissement du 5ème pilier de l’islam. « Nous avons vu la bousculade pour s’inscrire. Aujourd’hui, il y a des gens qui prient pour qu’un candidat déjà inscrit, se désiste pour qu’ils puissent prendre sa place, tant la demande de places est pressante », fait savoir Hassan Camara, imam de la mosquée Médine d’Adjamé-Payet, responsable de la communication au sein de l’Organisation des établissements d’enseignement islamique de Côte d’Ivoire (Oeeci).
Organisateur privé
Alors que les vols sont attendus vers mai et juin 2024, les Ivoiriens les plus nantis se ruent vers les structures privées qui bénéficient pour cette année de 3000 places. Là aussi le prix des places s’est envolé. Vendu entre 5 et 6 millions FCFA selon Mamadou Dosso, organisateur privé, les places se vendent comme de petits pains. Dans cette ambiance, c’est donc eux qui tirent le plus leur épingle du jeu. Mais pourquoi le coût ne rebute-t-il pas les Ivoiriens ? « Parce que la Côte d’Ivoire continue de pratiquer les prix du hadj les plus abordables de la sous-région. Les candidats en sont conscients. Et même si le prix doublait, vous verrez que les gens continueront à se bousculer pour aller à La Mecque », signale l’imam Hassan Camara. La démographie aussi joue un rôle dans cet engouement, d’après Bacounadi Ouattara, imam adjoint de la mosquée de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). « La demande pour accomplir le 5ème pilier de l’islam ne va faire qu’augmenter au fil des année. Or, le nombre places attribuées aux pays africains, croit très difficilement. À l’avenir, le coût du hadj ne sera pas le problème majeur, mais le nombre de places. C’est à l’Etat de tout faire pour que les familles les moins nanties puissent quand même effectuer le pèlerinage à La Mecque », indique-t-il.
Georges Dagou