Ce 1er décembre, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, le thème choisi est : «Solidarité mondiale et responsabilité partagée». Et la Côte d’Ivoire mise sur cette solidarité.
On le sait, le nouveau rapport mondial 2020 de l’Onusida met en exergue l’impact de la crise sanitaire liée à la pandémie à Coronavirus sur les personnes vivant avec le VIH. Mais aussi sur les femmes et les enfants.
Avec un taux de prévalence de 2,39% en 2020, la Côte d’Ivoire figure dans le “big five” des pays de l’Afrique subsaharienne les plus touchés avec le Nigeria, le Ghana, le Cameroun et la RD Congo. Selon le rapport du Programme national de lutte contre le Sida (Pnls) présenté en juillet dernier, le pays enregistre environ 12 000 nouvelles infections.
Les zones les plus touchées
428.827 personnes vivent avec le VIH/Sida en 2020 avec une forte prédominance chez les femmes qui représentent 64,5% de l’ensemble des personnes infectées et 7,4% chez les enfants de 0 à 14 ans avec un pic de la contamination chez les 34 à 44 ans. 157.771, soit 37% des personnes infectées sont dans le Grand Abidjan avec une forte présence à Yopougon.
Au premier semestre de 2020, on a enregistré une diminution du nombre de nouveaux cas d’infection qui est passé de 26.000 en 2010 à environ 12.000 nouveaux cas. Les cas de décès liés au Sida sont passés de 18.000 à 8000 sur la même période. Malgré cette baisse, les chiffres ne sont pas satisfaisants.
La crainte que les Ivoiriens ont cette année, c’était que la Covid-19 provoque une pénurie des antirétroviraux. Mais tout s’est bien passé pendant le pic de l’épidémie, selon une source médicale. «L’approvisionnement a été fait correctement», insiste notre interlocuteur.
Toutefois, dit-il, c’est maintenant qu’il y a rupture de stock. Du moins, au sujet d’un médicament. Il s’agit du Cotrimoxazole adulte. «Ce médicament évite l’apparition des effets secondaires. Nous avons une rupture sur le plan national. La rupture a eu lieu dans le mois de novembre», ajoute notre source.
S’agissait de la sensibilisation, à l’entendre, le programme a pris un coup, depuis la décision des Etats-Unis de se retirer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «Ce sont eux qui finançaient la plupart des programmes, ici nous avons stoppé beaucoup de choses, comme les formations», poursuit-il.
Des efforts malgré la covid-19
Au niveau des autorités, on ne baisse pas les bras. Après avoir rappelé que la Covid-19 ne doit pas faire oublier la tuberculose, le paludisme et le sida, le ministre de la Santé et de l’hygiène publique insiste sur les progrès réalisés et les défis persistants pour la Côte d’Ivoire.
Ce mardi, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, le Conseil national des droits de l’homme (Cndh), est revenu sur l’implication de tous dans la lutte.
«Nous constatons que la crise de la Covid-19 exacerbe les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH, les femmes et les filles, ainsi que les populations clés, par exemple en ce qui concerne l’accès aux soins de santé vitaux», souligne la présidente Namizata Sangaré.
Certains aspects de l’éradication du Sida en tant que menace sur la santé publique dépendent, dit-elle, de la riposte mondiale à la Covid-19.
La solidarité mondiale et la responsabilité partagée nécessitent de revoir la manière dont nous appréhendons les ripostes de santé mondiales, y compris celle au Sida.
Raphaël Tanoh