« Ponctions sur les salaires, égale ponctions sur les cours ». C’est le mot d’ordre lancé ce week-end par le Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Synesci). L’un des initiateurs de la grève de 3 jours (du 15 au 17 octobre), pour réclamer des primes d’incitation, le secrétaire général du Synesci, Ekoun Kouassi, fait partie des 26 leaders syndicaux dont les salaires ont été suspendus par le gouvernement. Au cours d’une conférence de presse, ce samedi, M. Kouassi a demandé aux enseignants de ne pas rattraper les 3 jours de cours perdus lors de la grève, en réaction à leur punition. « En plus de cela, nous demandons que les enseignants du premier cycle ne viennent plus enseigner au second cycle, tout comme nous le voyons depuis quelques temps. On veut appliquer la loi, nous l’appliquerons », a indiqué le syndicaliste, mécontent de sa suspension de salaire.
Assemblée générale
Dans le même temps, Bli Blé David, le porte-parole de l’Intersyndicale de l’Education nationale, qui regroupe plusieurs syndicats d’enseignants, dont le Synesci, prévoit une assemblée générale le 30 novembre prochain. Pourquoi cette date ? Parce qu’il faut attendre les résultats du comité consultatif de la Fonction publique, qui débute le 28 novembre prochain. Si leurs préoccupations, dont la prime d’incitation, ne sont pas traitées à l’ouverture des travaux, pour Bli Blé David et ses camarades, ils aviseront.
Autant dire que les mesures de ponctions sur les salaires des grévistes, ainsi que la suspension des paies de certains, n’ont pas tempéré les ardeurs.
Les centrales syndicales qui prendront part aux discussions du comité consultatif, appellent au calme. « Le gouvernement est ouvert aux négociations. Et il l’a démontré. Allons à table de discussion pour obtenir ce que nous réclamons », fait savoir Gnagna Zadi Théodore, président de la Centrale Syndicale Plateforme des organisations professionnelles du secteur public et privé.
Au ministère d’Etat, ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration, on pointe du doigt la mauvaise foi de certains syndicats. « S’ils ont placé leur assemblée générale le 30 novembre, dans le but d’attendre l’ouverture des travaux du comité consultatif, c’est inutile. Parce qu’avant de prendre une décision, le comité a besoin de plusieurs jours d’échanges avec les acteurs », explique un proche collaborateur de la ministre d’Etat.
Alors, que projettent les enseignants le 30 novembre prochain ? Rendez-vous dans environ un mois.
Raphaël Tanoh