La question des résidences universitaires se pose chaque année avec acuité. Tandis que le nombre d’étudiants augmente, la livraison des résidences presse et ne semble hélas pas être la solution définitive au problème de logement.
Le Centre régional des œuvres universitaires d’Abidjan 1 (Crou-A1) dispose aujourd’hui d’une capacité effective de 5.761 lits. La plus grande concentration de couchettes pour étudiants dans le pays. L’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody accueille à elle seule environ 65 000 universitaires. Sans compter les étudiants des grandes écoles et instituts d’enseignement supérieur. Il y a donc un gap à combler. Depuis 2011, les résidences universitaires d’Abobo, de Williamsville, de Port-Bouët et de Vridi sont fermées pour rénovation. 10 ans que les étudiants attendent leur livraison. En septembre dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a fait le point de ces résidences qui sont en train d’être retapées. Les travaux de réhabilitation sont en phase de finition…à 80%. La réhabilitation de la résidence universitaire des 220 Logements est totalement achevée. Dans la commune de Port-Bouët, la cité de Vridi, celles de Port-Bouët 1, 2 et 3 sont encore en chantier. « Cela fait longtemps que nous attendons. Avec la situation, les étudiants sont de plus en plus nombreux à demander des chambres. Nous espérons la livraison prochaine de la cité de Port-Bouët comme l’a promis le ministre de l’Enseignement supérieur », indique Charles Kisito Fagman, président du Comité des étudiants résidents de Cocody. Mais ce ne sera qu’un petit soulagement, vu la demande. Le pays compte environ 150 000 étudiants. En considérant toutes les résidences universitaires livrées et celles en réhabilitation, on en est à 11 000 lits. Soit 4% de l’effectif des étudiants. « Nous manquons cruellement de chambres. De nombreux étudiants abandonnent leurs études, à cause de cela. Parce qu’ils sont orientés dans des villes où ils ne peuvent avoir ni un tuteur, ni de chambre. Ils sont contraints d’abandonner leurs études. C’est une urgence que le gouvernement puisse pallier ce problème », note Kadio Aka Claude, président de l’Organisation des parents d’élèves et d’étudiants de Côte d’Ivoire (Opeeci). Pour y remédier, les autorités veulent non seulement accélérer le processus de livraison des résidences en réhabilitation, mais elles veulent également faire passer de 11 000 à 21 000 le nombre de lits pour étudiants. Cela, à travers des préfabriqués.
Raphaël Tanoh