Santé : 24h pour empêcher la paralysie générale

par NORDSUD
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La réforme hospitalière est encore passée par là. Depuis son adoption en 2018, cette loi suscite l’ascenseur émotionnel chez le personnel soignant. Saluée en grande pompe, avec surtout la politique de rénovation et d’équipement des centres de santé en Côte d’Ivoire, le texte pourrait conduire à la paralysie des hôpitaux publics ce mardi sur l’ensemble du territoire national. En cause : l’absence de décret depuis près de 5 ans pour le payement des primes et indemnités, qui accompagneront la mise en œuvre de la loi. Ces primes sont liées aux spécialités des médecins qui, elles aussi, ont eu besoin d’un décret pour être reconnues. Quant aux indemnités de sujétion au personnel de santé, il s’agit d’une prime versée aux fonctionnaires affectés dans des zones à risques. « Nous avons suspendu notre grève par deux reprises pour aller au dialogue, mais depuis il n’y a eu aucune garanti quant au décret instituant ces primes », a regretté ce samedi Boko Kouao, membre du bureau exécutif de la Coordination des syndicats du secteur santé (Coordisanté). Des consignes ont été envoyées aux différentes bases de la Coordisanté, selon lui, pour bloquer les hôpitaux ce mardi.

Remaniement

La dernière suspension de la grève était relative au remaniement ministériel. Mais il y a quelques jours, le ministre de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, a notifié au personnel soignant que le budget 2024 de son département ne prend pas en compte les primes et indemnités. « Ce n’est pas le ministre qui décide du payement des primes et indemnités, ce sont des décisions prises en conseil des ministres. La loi sur la réforme hospitalière a été votée, et l’Etat œuvre depuis pour sa mise en œuvre. Mais c’est de façon progressive, elle n’a pas encore atteint sa pleine puissance. Plusieurs CHR et hôpitaux généraux sont en chantier. Le personnel soignant devrait féliciter l’Etat pour cela, mais tout ce qui touche à l’argent malheureusement devient un problème urgent pour les syndicalistes », souligne un proche collaborateur de Pierre Dimba. Ces primes et indemnités coûteraient plusieurs milliards FCFA aux caisses de l’Etat, d’après notre source. Qui ne comprend pas comment les autorités pourraient se sourcier en premier des primes de sujétions alors que les hôpitaux ne sont pas encore entièrement prêts à accueillir les affectés de l’Etat. Ce à quoi Boko Kouao répond : « C’est depuis juillet 2023 que nous attendons ». Pour les autorités, il faut œuvrer en coulisse pour désamorcer la bombe, dans les prochaines 24h. Sinon ce mouvement pourrait être la première tache de la très prometteuse trêve sociale, qui stipule zéro grève en Côte d’Ivoire.

Georges Dagou

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