« La justice fera son travail, il sera soumis à la rigueur de la loi si tant est-il qu’il a commis un délit ». Telle est la position officielle du gouvernement sur l’affaire de l’influenceur ivoirien, Apoutchou qui avait été interpellé suite à l’exhibition sur les réseaux sociaux de liasses de billets. Selon l’exécutif, la situation n’est pas inédite. Le porte-parole du gouvernement, le ministre de la Communication et de l’économie numérique, Amadou Coulibaly a par ailleurs narré le cas d’un député proche du parti au pouvoir qui avait été épinglé dans une histoire similaire. « Ce sont des choses qui se sont déjà faites, on a même un élu qui a connu aussi cette situation. Il a été entendu, il a apporté la preuve de l’origine de ses fonds et il n’a pas été inquiété plus que cela. Ce n’est pas quelque chose de nouveau, peut être que le contexte fait que la situation de cet utilisateur prend une proportion différente », a-t-il précisé en marge du conseil des ministres de ce 20 novembre. Le gouvernement ivoirien bat également en brèche l’opinion selon laquelle cette arrestation serait un signal fort envoyé par l’État suite à l’inscription de la Côte d’Ivoire sur la liste du GAFI. « Concernant ce jeune utilisateur des réseaux sociaux, ce n’est pas la première fois que les services de l’État interpellent quelqu’un qui s’est exhibé avec des liasses de billet. Il ne faut pas lier cela forcément au GAFI », insiste-t-il. Un nouveau communiqué du procureur paru dans le courant de la journée indiquait que le créateur de contenus et 3 autres individus ont été déférés au parquet et qu’une information judiciaire avait été ouverte à leur encontre avec mandat de dépôt. Les chefs d’accusation incluent entre autres des faits de blanchiment de capitaux, de prise de paris illicite sur des réseaux de communication électronique, de transfert d’argent dans le cadre de jeux d’argent illicites et d’infractions à la réglementation des relations financières extérieures des états. À en croire le communiqué, l’information judiciaire permettra de « déterminer l’origine des fonds et d’établir la caractère licite ou non des activités des mis en cause ».
Charles Assagba