Bien que l’Afrique ne contribue qu’à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, loin derrière la Chine (29 %), les États-Unis (11 %) et l’Union Européenne (6,9 %), elle est paradoxalement l’un des continents les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Le professeur Petteri Taalas, Secrétaire général de l’Organisation Météorologique Mondiale, souligne que l’Afrique est « le moins à même de faire face aux effets négatifs du changement climatique, avec des vagues de chaleur, des inondations, des cyclones et des sécheresses ayant des conséquences dévastatrices sur les populations et les économies ».
Dans ce contexte, la question du financement pour permettre l’adaptation des États africains aux impacts de cette crise climatique est cruciale. C’est un message fort qu’a porté le ministre des Finances ivoirien lors d’une réunion du groupe consultatif africain, en marge des assemblées annuelles de la Banque Mondiale et du FMI. Il a rappelé que l’Afrique subit les conséquences du changement climatique « sans y avoir contribué de manière significative », soulignant l’urgence de soutenir l’action climatique sur le continent. « Je voudrais m’appesantir sur la nécessité de financement de l’action climatique de nos Etats », a t-il précisé.
Le ministre a également évoqué les engagements pris par la Côte d’Ivoire, notamment ses contributions nationales déterminées et l’initiative « Abidjan Legacy Program », qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il a lancé un appel aux institutions de Bretton Woods pour qu’elles mobilisent des ressources destinées à financer des projets d’adaptation et d’atténuation lors de la COP 29.
Ce plaidoyer, le ministre ivoirien appelle les organisations de Bretton Wood a l’amplifier auprès de la communauté internationale.
Un appel qui a des plus de chances de retentir et d’avoir un écho favorable avec l’attribution d’un troisième siège d’administrateur à l’Afrique de l’Ouest au sein de la Banque Mondiale, qui sera occupé par l’Ivoirien Wautabouna Ouattara. Une voix ivoirienne qui pourrait amplifier valablement le message ivoirien.
Le ministre des Finances a également souligné que les relations entre la Côte d’Ivoire et ces institutions sont au beau fixe, illustrées par un accord récent avec le FMI sur la troisième revue du programme économique et financier de la Côte d’Ivoire, ainsi que la reconstitution de la facilité pour la réduction de la pauvreté et de la durabilité. Tous les indicateurs semblent donc au vert pour que la demande de financement pour l’action climatique aboutisse.
Charles Assagba