Côte d’Ivoire: Ce que les travailleurs ont gagné sous Ouattara

par NORDSUD
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Ils sont environ un million de salariés pour près de 300 000 fonctionnaires et 800 000 travailleurs du secteur privé. Regroupés au sein d’une demi-dizaine de centrales syndicales, les travailleurs n’ont jamais cessé de revendiquer pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Dix ans après, le chemin parcouru semble considérable.

En attendant son entrée en application, le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) est passé à 75 000 FCFA, depuis le 23 novembre 2022. Une hausse saluée par l’ensemble des centrales syndicales qui ont pris part aux échanges au nom des travailleurs. «En 2013, le Smig est passé de 36 000 à 60 000 FCFA. Cette année, il vient de passer à 75 000 FCFA. Et ce n’est pas tout. Chaque fois que ce sera possible, nous ajusterons le Smig. Ce qui est une valeur ajoutée pour les Ivoiriens », applaudit Mamadou Dohia Traoré, président de la Fédération des syndicats autonome de Côte d’Ivoire (Fesaci). Et M. Traoré d’ajouter : «C’est une avancée considérable dans l’amélioration des conditions de vie et de travail des Ivoiriens». Selon le président de la Fesaci, ces dix dernières années ont particulièrement été bénéfiques pour les travailleurs de Côte d’Ivoire. «Nous avons connu des améliorations dans le traitement salarial. Dans l’ensemble, que ce soit au public comme au privé, les Ivoriens ont eu des avantages», indique Dohia Traoré.

Avancement

Gnagna Zadi Théodore, président de la Plateforme nationale des organisations du secteur public, cite la revalorisation de l’allocation familiale, des indemnités de transport et de logement. Il y a aussi le 13ème mois. Du jamais-vu en Côte d’Ivoire. Sans oublier, le déblocage des avancements indiciaires au profit de l’ensemble des fonctionnaires en 2014 et 2015. Soit un effort financier exceptionnel annuel de 126,5 milliards de FCFA. Et, également la revalorisation de 400 points d’indice accordée aux cadres supérieurs de la santé, et de 150 points d’indice au personnel technique de la santé, pour un montant annuel de 15 milliards de FCFA ; la revalorisation de 150 ou 100 points d’indice au profit des fonctionnaires de certains emplois techniques et scientifiques. Le gouvernement a aussi repris des avancements automatiques de chaque fonctionnaire, tous les deux ans.  La promotion, depuis 2014, des fonctionnaires des grades A4, A5 et A6 aux grades supérieurs, est un autre point de satisfaction.  À noter aussi que dès 2011, le gouvernement a acté une grille salariale particulière aux médecins. Il en est de même pour les membres du corps diplomatique. Auxquels s’ajoute le paiement des bonifications indiciaires pour 21 milliards de FCFA et du stock des arriérés dans l’ordre de 249 milliards de FCFA. « Les autorités ont beaucoup fait pour les travailleurs, ces dernières années, et il faut le reconnaître», souligne Gnagna Zadi. Aujourd’hui, les enseignants, les médecins ivoiriens font partie des mieux payés du continent.

Bémol

Mais, selon Dohia Traoré, le coût de la vie s’est considérablement élevé dans le même temps. «Le loyer a augmenté. Le transport et les denrées alimentaires coûtent cher », explique-t-il. De plus, malgré des efforts au niveau du Smig, la Côte d’Ivoire reste toujours derrière des pays comme le Bostwana, près de 77.000 F, le Gabon qui a doublé son Smig de 80 000 à 150 000 F, sans oublier le Kenya environ 100.000 F. « Nous avons également un gros problème pour le faire appliquer», signale Assiéné Koffi, secrétaire général adjoint de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (Ugtci). Dernier point : l’indice référentiel de base. « C’est le seul bémol durant ces dix ans de lutte syndicale. L’indice référentiel est toujours resté à 233,4 », regrette Gnagna Zadi.

Raphaël Tanoh

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