Evasion à la Maca: Comment Tambedou a pu se faire la belle?

par NORDSUD
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Un communiqué émanant du ministère de la Justice et des droits de l’homme, fait état de l’évasion de Tambedou Mohamed, de nationalité franco-sénégalaise, placé sous mandat de dépôt, depuis le 31 mai 2019, pour des faits de trafic international de drogue, et condamné définitivement à 10 ans
d’emprisonnement. Selon le communiqué, l’évasion a eu lieu à la Maison d’arrêt e de correction d’Abidjan (Maca) avec la complicité de deux gardes
pénitentiaires. «Le jeudi, 16 juin, les nommés Koné Sakaridja et Koné Laciné (tous deux agents pénitentiaires) et Koné Zéba (agent du service social) ont, sans autorisation de leurs supérieurs hiérarchiques respectifs, en violation des procédures et des règles de sécurité et munis de faux documents, extrait de sa cellule Tambedou Mohamed (…) afin qu’il effectue une opération bancaire. Revenus plus tard à la Maca, les trois agents informaient leurs chefs de l’évasion du détenu Tambedou Mohamed qui, selon leurs déclarations, les avaient conduits dans une résidence en zone 4, où il était parvenu à s’échapper», note le document. Une procédure a immédiatement été ouverte pour évasion à l’encontre de la Tambedou Mohamed et complicité d’évasion à l’encontre des trois agents.
Toutes les dispositions sont prises pour retrouver l’évadé, selon la note. Et le communiqué de préciser : «C’est le lieu de préciser que, contrairement aux
informations relayées sur les réseaux sociaux, Tambedou Mohamed ne figure pas au nombre des personnes interpellées dans le cadre de la procédure ouverte à la suite de la découverte de l’importante quantité de cocaïne à Abidjan et à San Pedro, lesquels demeurent en détention».
Mais, une autre question préoccupe. Comment un prisonnier condamné à 10 ans fermes, a-t-il pu sortir de la prison ? Selon Drissa Bamba, avocat et président du Mouvement ivoirien des droits humains (Midh), aucun prisonnier ne peut sortir sans l’accord du régisseur ou du juge de l’application des peines. Mieux, Neth Willy Alexandre, également avocat et président de la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (Lidho), ajoute que dans toute autre circonstance, c’est au
procureur d’autoriser un prisonnier à sortir pour les besoins d’une enquête. Et dans ce cas d’espèce, les gardes pénitentiaires n’ont pas autorité à sortir le
bagnard de ses geôles. «Les gardes pénitentiaires ne font pas d’enquêtes. Ils n’ont donc aucune raison de faire sortir un prisonnier dehors. Nous avons affaire
à un cas de dysfonctionnement interne. Les associations de défense des droits de l’homme ont toujours dénoncé la corruption. Il n’y a certes aucune preuve, mais pour être parvenu à se retrouver dehors, il est fort probable que le prisonnier a
corrompu des personnes», présume-t-il.
Raphaël Tanoh

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