Guinée: La chute d’Alpha Condé est-elle programmée ?

par NORDSUD
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Après 11 ans à la tête de la Guinée, le président Alpha Condé est tombé ce dimanche, renversé par un coup d’état opéré par le commandant du Groupement des forces spéciales, le lieutenant-colonel, Mamady Doumbouya.

M. Condé élu en 2010 est réélu en 2015.  Il modifie la constitution 2020 pour un troisième mandat. Il est investi le 21 décembre 2020 pour une durée de six ans par le président de la Cour constitutionnelle, Mohamed Lamine Bangoura.

C’est ce mandat qui s’interrompt brutalement moins d’un an après par un coup d’état militaire.

Cette réforme constitutionnelle reste la pièce maîtresse de sa chute. Le chef de l’Etat, dans un lourd climat de rupture du dialogue politique, parvient à modifier la loi fondamentale qui l’autorise à briguer un nouveau mandat avec une victoire du oui à plus de 90 % lors du référendum.  Les Etats-Unis, l’Union européenne et la France avaient remis en question la crédibilité du référendum et des élections législatives que les principaux partis d’opposition avaient boycottées.

Le parti de l’ex-président guinéen, Alpha Condé, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) a remporté plus des deux tiers des sièges (79 sièges sur 114) lors des législatives du 22 mars 2020. Des résultats contestés par l’opposition qui avait initié dans les grandes villes plusieurs manifestations réprimées dans la violence.

Le leader de l’opposant Céllou Dalein Diallo (président de l’Union des forces démocratiques de Guinée, UFDG), était assigné à résidence pendant des semaines, ses partisans arrêtés et emprisonnés. Alpha Condé est élu lors de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 qui s’est déroulée dans un climat de violences. Une volonté de conserver le pouvoir qui avait crispé ses relations avec l’Elysée.

Malgré la pression interne et internationale, l’ex-chef de l’Etat n’a pas ouvert le dialogue avec l’opposition. Ce refus d’ouverture du jeu politique par l’homme fort de la Guinée est l’une des principales raisons évoquées de ce coup d’Etat.

En Guinée, la situation politique se dégradait ces dernières semaines. De nombreux observateurs sur place redoutaient une possible rupture de l’ordre constitutionnel en raison de l’atmosphère délétère qui régnait dans le pays depuis la réélection d’Alpha Condé à la présidentielle d’octobre 2020.

Serges Kouamé

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