Pour les populations de Bingerville, il faudra désormais débourser 500 FCFA au lieu de 300 pour rallier Adjamé-Bingerville. Cocody (La Vie) -Plateau, ce n’est plus 300 mais 500 francs! Adjamé-Abobo : 300 F, au lieu de 200 F, etc. Le coût du transport, sur de nombreux trajets à Abidjan, a augmenté de 100 à 200 FCFA.
Mais, contrairement à ce qui se dit, cette hausse n’a rien à voir avec la récente augmentation du prix de l’essence, passé de 635 à 695 FCFA. Du moins, selon les acteurs.
La campagne de sensibilisation entreprise sur le terrain pour rencontrer les chauffeurs, selon Abdoulaye Sylla, président de la Fédération nationale des syndicats des chauffeurs de Côte d’Ivoire (Fensci-CI), a permis d’identifier le véritable coupable: les embouteillages. «Ces augmentations que nous avons constatées n’ont rien à voir avec l’augmentation du prix du de l’essence. Ce qui est ressorti de notre tournée sur le terrain, c’est que l’Etat a entrepris de nombreux chantiers en même temps, dans de nombreuses communes d’Abidjan. Ces travaux ont provoqué des ralentissements. Pour aller d’un point A à un point B, les chauffeurs mettent beaucoup plus de temps qu’avant», explique Abdoulaye Sylla.
Bouchons
Même son de cloche pour Albert Tapé, président de l’Union des fédérations des syndicats des chauffeurs de Cocody (Ufesco). «C’est une situation que nous ne pouvons pas changer. Et les raisons que les chauffeurs expliquent pour augmenter le transport tiennent. Il y a juste quelques-uns qui profitent de cela pour augmenter le tarif du transport sur certains trajets qui ne sont pas affectés par les bouchons», ajoute-t-il. Pour Abdoulaye Sylla, la situation va même empirer. «Il y aura bientôt des travaux au niveau de Macaci, à Adjamé. Ce qui va intensifier les bouchons. Lorsque les chauffeurs nous expliquent ces difficultés, nous les comprenons. Les passagers le comprennent aussi», souligne-t-il.
L’aspect sur lequel les acteurs du transport se concentrent, c’est le prix des transports interurbains. «Nous nous battons en ce moment pour que ces prix restent inchangés», souligne-t-il.
Raphaël Tanoh
