Laurent Gbagbo définitivement du passé

par NORDSUD
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Il est allé encore amuser la galerie à Adzopé. C’était ce samedi 10 décembre 2022. Pendant 44 minutes 42 secondes, au cours d’un discours creux, Laurent Gbagbo s’est adonné à son exercice favori. Parler de choses sans importance pour le vécu des populations. Comme à Songon-Agban, le 19 mars 2022, il a tenu le même élément de langage : Rappeler qu’il est proche de ses hôtes, qu’il s’est rendu plusieurs fois dans la localité et qu’il connaît mieux leur histoire qu’eux-mêmes. Le tout agrémenté de cris qui fusent des foules. C’est toujours la même teneur dans le discours qui est prononcé difficilement. Là où un ancien président viendrait rappeler les actions posées en faveur de ces populations et se projeter dans l’avenir. Si tant est que son nouveau parti, le PPA-CI a une vision pour la Côte d’Ivoire. De 2000 à 2010, pendant son règne, qu’est-ce qu’il a fait pour la région ? Combien de kilomètres de voies ont été bitumés, combiens d’écoles, de centre de santé…ont été réalisés ? Des données chiffrées qui devraient venir soutenir la relation fusionnelle qu’il dit avoir avec les populations. En lieu et place, Laurent Gbagbo parle de sujets sans intérêt pour son auditoire…

A Adzopé, il a plutôt saisi l’occasion de l’agissement de quelques personnes qui ne voyaient pas d’un bon œil son arrivée dans la zone pour se poser en victime expiatoire de la politique ivoirienne. «Vous étiez où quand je venais prendre un déjeuner ici pour retourner ? Vous étiez où ? Il ne faut pas faire ça, ce n’est pas bien. On ne peut pas empêcher un homme politique d’aller dans une région», a-t-il lancé aux réfractaires à son déplacement. Après quoi, il se lance dans des rappels historiques, des allusions qui laissent pantois son auditoire. Les débuts du multipartisme en Côte d’Ivoire, des histoires de chasseurs…

Comme souvent, croyant entiquiner le régime du Président Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo s’est posé en défenseur de la cause de Guillaume Soro. Il demande de dire à Guillaume Soro de rentrer au pays après que Blé Goudé soit revenu. La mémoire de l’ancien président lui joue certainement des tours. Sinon il devrait savoir que son Premier ministre Guillaume Soro a été condamné, le 23 juin 2021 à Abidjan, à la prison à perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’État » pour des faits commis fin 2019.

Sans s’en rendre compte, Laurent Gbagbo est rangé dans le registre des hommes politiques du passé. Il montre qu’il excelle dans l’art de parler de choses du passé. Ce qui transpire de ses discours, c’est la vacuité.

Pour dire les choses simplement, l’ancien président Laurent Gbagbo est et demeure un amuseur public.

Il est très laborieux de suivre le fil d’ariane de ses discours. Avec lui, les observateurs les plus pointilleux se rendent compte que l’offre politique est bien mince.

Bakayoko Youssouf

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