Le procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, Braman Oumar Koné, a livré ce jeudi 16 octobre des précisions sur les enquêtes ouvertes après les manifestation de l’opposition, affirmant que les faits relevés dépassent le simple cadre d’une protestation contre un arrêté préfectoral.
Selon le magistrat, l’exploitation des téléphones saisis lors des interpellations a révélé des échanges et des consignes qui, d’après le parquet, s’apparentent à des « actes de terrorisme ». Le procureur a lu devant la presse des extraits de messages trouvés sur le portable d’un mis en cause, où l’on peut lire, selon ses termes, des instructions visant à « paralyser la ville » et à « empêcher le quatrième mandat illégal ».
Parmi les extraits cités, celui d’un prétendu ex-militaire qui donne quelques « stratégies pour paralyser la ville » « Il faut casser les caméras et brûler les véhicules de police… Il faut brûler les magasins, les boutiques, les supermarchés de Libanais… », prescrit-il, si l’on en croit le procureur. Des consignes, toujours selon le parquet, appelant aussi à mettre le feu « à tous les carrefours de nos quartiers » et à former « des groupes stratégiques dans chaque secteur ».
Le procureur Koné a insisté sur la gravité de ces publications circulant via plusieurs groupes WhatsApp et a mis en garde la jeunesse, qu’il décrit comme la cible principale de ces appels. « Je vous dis de penser à votre carrière. Ne brisez pas votre carrière pour des hommes politiques cachés derrière des caméras et qui vous lancent des messages d’appel à l’insurrection », a-t-il exhorté, rappelant que la poursuite des auteurs se ferait « avec toute la lourdeur » lors des réquisitions à l’audience.
Face aux critiques qui assimilent l’action judiciaire à une répression d’une marche interdite, le magistrat estime les opposants auraient dû saisir le Conseil d’État. « Ceux qui estiment que cet arrêté leur porte un grief, il leur appartient de saisir le Conseil d’État pour demander un sursis d’exécution », a précisé Braman Oumar Koné.
Il a par ailleurs indiqué que près de 700 personnes ont été interpellées dans le cadre des investigations en cours. Il n’a pas détaillé la nature exacte des poursuites retenues contre chacune d’elles, renvoyant au déroulé des procédures judiciaires à venir.
MD
