Daloa: Massandjé Diomandé, jeune femme peintre en bâtiment, se confie

par NORDSUD
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Massandjé Diomandé est une jeune femme célibataire, qui a choisi le métier de peintre bâtiment abusivement qualifié comme étant réservé exclusivement aux garçons. La jeune peintre, mère de 4 enfants, tous scolarisés à sa charge, explique ici les raisons de son choix, son parcours scolaire, sa formation et lance un appel à ses camarades filles.

En tant que jeune fille, pourquoi avez-vous choisi le métier de peintre en bâtiment, rarement pratiqué par les femmes ?

Tout simplement parce que tout d’abord je suis toujours en quête de la perfection. Ensuite, je voulais démontrer la capacité de la gent féminine à exercer un tel métier. A tout cela, il faut ajouter que c’est surtout parce que j’ai aussi un faible pour l’art.

Avez-vous été à l’école ?

Oui. Bien sûr, j’ai un niveau scolaire de 1ère. Et force est de reconnaître que cela m’aide énormément dans l’harmonie de mes couleurs et des décorations.

Depuis quand exercez-vous ce métier de peintre bâtiment ?

Je le pratique depuis maintenant 6 ans.

Avez-vous suivi une formation de peintre en bâtiment ? Si oui, combien de temps votre formation a duré ?

Je n’ai pas suivi de formation professionnelle. J’ai acquis cette connaissance sur le terrain avec un patron qui était très rigoureux. Et comme anecdote, on se disait entre nous apprentis que l’ennemi du bien, c’est le meilleur. C’était juste pour cacher nos limites.

Est-ce que c’est un métier qui nourrit son homme ?

Je peux le confirmer. Je ne regrette pas d’avoir choisi ce métier. Je n’ai pas certes un compte bancaire à 8 chiffres, mais je ne me plains pas. Cela me donne l’occasion de lancer un message à mes sœurs ivoiriennes pour faire comme moi.

En tant que fille, est-ce vous rencontrez des difficultés dans l’exercice du métier et surtout dans l’acquisition des chantiers ?

Comme je l’ai dit, la bonne et rigoureuse formation dont j’ai bénéficiée de mon patron me facilite aujourd’hui la pratique de ce métier sans trop de difficultés. Dans le domaine de l’acquisition des marchés et des chantiers, force est de reconnaître que c’est par curiosité que certaines personnes me donnent du travail.

Mais ils ne le regrettent pas et ne cachent pas qu’ils sont très souvent émus de voir qu’une femme exerce ce genre de boulots, qu’on croit réservé exclusivement aux hommes, aussi bien et mieux souvent que ceux-ci.

Quel appel pouvez-vous lancer à vos camarades filles et aux autorités?

Je dirais qu’il n’est pas concevable qu’on mette toujours sur nos cartes d’identité profession ménagère parce que nous avons tous un talent caché. Fort de cela, je leur répète qu’il n’y a pas de métier exclusivement réservé aux hommes. Et tous les métiers pratiqués par les hommes peuvent l’être par les femmes que nous sommes. Nous pouvons même exceller plus que les garçons et vivre décemment, comme nous le rêvons. Il suffit du courage et surtout croire en son engagement.

J’en suis un parfait exemple. En tant que célibataire et mère de 4 enfants, dont j’assure les scolarités sans grosses difficultés, grâce à mon métier.

Aux autorités, je dirais que dans la masse, il a de la bonne graine qui a juste envie d’être arrosée pour mieux germer.

J’ajoute que nous travaillons dans une équipe à laquelle il faut faire confiance et qui est ouverte et disposée à exécuter n’importe quelle sollicitation et proposition d’emploi dans nos domaines de la peinture et de la décoration.

Entretien réalisé par Bayo Fatim, correspondant permanent

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