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Me Drissa Bamba est avocat et président du Mouvement ivoirien des droits humains (Midh).
‘‘Apoutchou National’’, de son vrai nom, Stéphane Agbré, a été interpellé, avec quatre autres personnes, pour présomption de blanchiment de capitaux. En tant qu’avocat, selon vous, pourquoi ont-ils été placés sous mandat de dépôt ?
Ils auraient pu payer leur caution et être libérés. Mais compte tenu de la gravité des faits, il y a des risques qu’ils prennent la fuite. C’est pour cela qu’ils sont en détention préventive. Nous tenons à dire qu’il n’y a eu aucune violation de leurs droits. Tout ce que nous cherchons maintenant à savoir, c’est s’ils ont droit à un avocat.
Cette détention préventive durera combien de temps ?
Une détention préventive normale, pour une affaire civile, est de 72h. Mais encore une fois, nous avons affaire à une affaire criminelle. Le procureur de la République a ouvert une enquête. Le dossier a été confié à un cabinet, qui pourra nous dire ce qui se passe. Il faut attendre qu’il rende son verdict. Le blanchiment de capitaux est un crime assez grave. Même s’ils sont présumés innocents.
Ils peuvent donc rester en prison plusieurs semaines, voire plus ?
Comme je l’ai dit, cela dépend du juge d’instruction.
‘‘Apoutchou National’’ n’est pas le premier à exhiber de l’argent via les réseaux sociaux. Pourquoi commencer par lui ?
Le procureur est libre d’ouvrir une enquête pour toute personne qui exhibe de fortes sommes d’argent publiquement. Mais ce que nous déplorons, c’est le deux poids deux mesures. Effectivement, il y a eu des cas d’exhibition de billets de banque via les réseaux sociaux, avant cette affaire. Voilà pourquoi nous disons qu’il faut que la justice arrive à s’émanciper du poids politique et à enquêter sur quiconque est soupçonné de blanchiment de capitaux. Quand vous exhibez des billets de banque et que vous ne pouvez pas justifier, il y a problème.
Entretien réalisé par Georges Dagou
