Le phénomène de la drogue en milieu scolaire n’est pas nouveau au ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation.
Selon Prof. Joseph Kouamé Guessan-Bi, responsable du Service éducation à la lutte contre la drogue et la toxicomanie (Seldt) au sein de la Direction de la mutualité et des œuvres sociales en milieu scolaire (Dmoss), il prend même de l’ampleur.
«Nous avons vu des parents donner des comprimés à leurs enfants pour qu’ils restent longtemps éveillés lors de la préparation des examens. C’est dangereux», note-t-il. Toutefois, selon lui, parmi toutes les drogues qui circulent à l’école, les médicaments ne sont qu’une partie du problème.
La conséquence, d’après Prof. Joseph Kouamé Guessan-Bi, ce sont les mauvaises performances scolaires, les ruptures et/ou exclusions tant au niveau social que familial.
Pour pallier le problème, dit-il, le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation a mis l’accent sur le programme ‘‘Unplugged’’ (débranché, en anglais).
Un programme qui était censé faire de la sensibilisation en milieu scolaire.
Hélas, quelques années après son adoption, au dire de Prof. Kouamé Guessan-Bi, le programme ‘‘Débranché’’ a été laissé aux oubliettes.
« Les financements que nous avons demandés pour lancer le programme ne sont jamais venus », regrette-t-il.
Aujourd’hui, à l’entendre, le ministère est sans arme face à la montée en puissance de la drogue en milieu scolaire. « Nous avons besoin de faire des études, mais même là, il n’y a pas de moyens », déplore-t-il.
Au niveau du ministère de l’Intérieur, la police travaille avec l’Ordre national des pharmaciens de Côte d’Ivoire, pour contrer le réseau parallèle de médicaments. Mais ce n’est pas de la sinécure.
Entre la complicité de certains pharmaciens et le manque de volonté politique, n’importe quel médicament est accessible à n’importe qui.
Raphaël Tanoh