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Servir son parti d’abord et avant tout. Observer la discipline en son sein, au nom de l’intérêt collectif. Ouattara Dramane, est un bon soldat, toujours prêt à combattre. Sans jamais se plaindre tout au long de ses trente années de vie partisane.
C’est la conduite militante que s’impose, celui dont le diminutif « OD » est plus connu que son nom : Ouattara Dramane, O.D. Malgré ses décennies de militantisme actif, Ouattara Dramane est resté « un héros de la mesure ». Il ne flirte pas avec les excès et toutes les formes de l’extrémisme partisan. Pour certains, cette élégance-là, a l’air désuète. Elle fait pourtant grand bien. Comme quoi, il ne faut rien déléguer au désespoir même en politique …
Se construire sur un socle de valeurs
Comme de milliers d’autres ivoiriens, c’est Alassane Ouattara qui le séduit : « Il est un père pour nous… ». Le militant de base, loyal, cultive constance, humilité et loyauté dans son rapport à la politique… « Je ne suis pas un de ses enfants, toujours en train de taper à la porte du Père, pour demander, pour quémander, pour exiger. Je suis cet enfant qui se dit, qu’il doit travailler et se montrer digne du Père… »
Alors qu’il est battu aux législatives, il a l’élégance d’appeler son adversaire du PDCI, en toute sportivité, pour reconnaitre sa victoire et le féliciter. Les mots choisis pour reconnaitre sa défaite, célébraient la nuance, « cette éthique de la mesure* ». Ce militant exemplaire est un apôtre de la nuance et de la retenue. Comme il nous le montre ici au cours de l’une de ses rares interviewes où il se dévoile un peu : « Je pense qu’il faut une bonne dose d’élégance dans notre façon de faire la politique. On peut faire la politique sans avoir le couteau entre les dents en permanence. Nos divergences de vue peuvent, doivent même s’exprimer dans la ferveur de nos convictions mais avec élégance, respect et courtoisie… »
Construire enfin une victoire…
Mais Ouattara Dramane sait, après plus de trentaine d’années de vie militante, que la politique, c’est d’abord, « le lieu d’affrontements par excellence, le terrain de tous les cynismes et des opportunismes. » Quoiqu’on dise, l’essence de la politique, c’est le combat pour la conquête du pouvoir. Plusieurs fois candidat malheureux aux municipales et aux législatives, le nouveau Coordonnateur régional RHDP-Plateau dans la perspective de la présidentielle, relativise plutôt ses défaites. « 2018, c’est derrière nous. Je n’ai aucune rancune. Le parti en a tiré les conséquences. La preuve, l’unité qui s’est faite autour de notre élection comme Secrétaire départemental au Plateau montre la qualité de notre lien avec la base. » Il juge « utile », sa défaite aux législatives de 2021. Ce qui motive son engagement pour « plus de cohésion au sein du parti au Plateau ». Du coup, cette compétition ne lui a laissé qu’un goût d’inachevé. Sans amertume. Comme quoi, il est des batailles qu’il faut parfois accepter de perdre aujourd’hui, pour signer demain, de retentissantes victoires…
« On n’expose pas sa générosité… »
La politique est vertueuse, quand elle est mise par ses acteurs au service de la cité. Dramane Ouattara en fait son credo. Un leader, accepte avant tout, d’être une épaule sur laquelle chacun pourrait se pencher pour pleurer et espérer du réconfort. Aimer passionnément les gens qui en retour vous le rendent bien. Son altruisme, il avoue le tenir de son Père. Rendre les autres heureux, suffit à son seul bonheur. C’est sa fierté. Avec les artistes, les associations, O.D. cultive une vraie proximité, voire une complicité. A chaque fois « dans le respect de la dignité de tous ce qui le sollicitent… ». Bien loin des objectifs des caméras. « On n’expose pas, dit-il, sa générosité. » Ceux qui scandent son nom dans les chansons, lui expriment à leur manière, leur gratitude dans la sincérité d’un élan de reconnaissance.
Après la présidentielle, pour aider à la conservation du pouvoir RHDP, il renouera avec la compétition électorale aux municipales de 2025. Parce que le natif de N’golodougou (Tafiré) est aussi un enfant du Plateau ; une commune qu’il aspire à diriger. « Je ne vois pas mon mandat électif au-delà du Plateau… » Dans tous les cas, « l’avenir, les mandats, c’est Dieu qui décide pour nous », croit-il…
Sa retraite, O.D. la voit dans quelques années chez lui, à N’golodougou (Tafiré). Il se mettra au calme. Au service des siens. Mais pour l’instant le devoir appelle « l’homme de combat », « l’homme d’actions » -comme il se définit – pour faire gagner son parti au Plateau, à la prochaine présidentielle. Face au PDCI. Il est investi de cet espoir-là. Il sait qu’il est attendu.
*« Le Courage de la nuance », Jean Birbaum, Éditions du Seuil
Ange Hermann GNANIH
