200 cannettes de vody, 50 plaquettes de Tramadol, 2 vendeuses, 4 vendeurs et fabricants de la mixture et 2 consommateurs. C’est le coup de filet signé de la Direction générale de la Police nationale (Dgpn). Les fins limiers ont en effet mis le grappin, ce mercredi 7 septembre 2023, à Abobo Sogefiha, sur différents maillons de la chaine de commercialisation, de production et de consommation du Kadhafi. Une drogue à substance orale obtenue par la mixture du tramadol, un médicament détourné de son usage pharmaceutique, une boisson alcoolisée commercialisée en cannette : Vody, »la pomme » ou encore « capitaine béret rouge ».
La police nationale en guerre contre les stupéfiants
Un conteneur aménagé en cave dédiée à la vente des composantes et de la mixture a en effet reçu, la visite surprise des agents de la Dgpn. Au clap de fin de l’irruption inopinée de ces visiteurs surprises « 02 vendeuses de Vody : K.D (37 ans), Y.G ( 24 ans) ; 04 vendeurs et fabricants de la mixture Kadafi : C.A (24ans), I.B (26 ans), K.I (19 ans), D.M.K (28 ans) ; 02 consommateurs : S.D (17 ans), S.E (19 ans) » ont été saisis au collet et épinglés.
La police nationale allègue en outre avoir constaté à l’arrière du conteneur « des plaquettes de tramadol déjà utilisées, ainsi que des canettes vides de vody ». Cette intervention spéciale de lutte contre la vente et la consommation du Kadafi fait écho à une vaste opération de démantèlement de réseaux de vente de produits prohibés lancée le 6 septembre 2023 sur instruction du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Vagondo Diomandé. Au jour 1 de l’opération, « ce sont plus de 5 tonnes de produits pharmaceutiques dont du Tramadol, des boissons alcoolisées contrefaits qui ont été saisis par les éléments du Commissaire divisionnaire, Touré Atchet Mabonga », précise une note du Ministère.
Un coup de filet et un coup de com
Un trend incluant le refrain de la chanson ‘’Je veux wôrô mon kadhafi’’ avait fait les choux gras des réseaux sociaux et particulièrement Tik Tok. Il mettait en scène des jeunes s’adonnant à une danse sous effet de ce stupéfiant. Cette opération spéciale de lutte contre la vente et la consommation du Kadafi menée de main de maitre par la Direction de la Police des Stupéfiants et des Drogues et relayée sur les réseaux sociaux intervient donc à point nommée en vue de contrer l’apologie de ce produit illicite.
Combattre le mal à la racine
Dans une démarche de réduction drastique du marché de ces substances illicites qui pullulent et défraient la chronique les unes après les autres, des filtres en vue d’empêcher l’entrée des composantes prohibées sur le territoire ivoirien seront de bon aloi. En sus, les entités de la santé nationale se doivent de passer au crible le mode opératoire de commercialisation des produits pharmaceutiques en vue d’éviter leur arrivée sur des circuits parallèles qui facilitent le trafic et le détournement de leur usage thérapeutique.
Charles Assagba