Pour cette rentrée scolaire le 11 septembre prochain, le processus d’inscription n’est pas une sinécure. Sur la liste des documents à fournir, les preuves de l’inscription à la Couverture maladie universelle (CMU) sont requises. À défaut de la carte, le récépissé d’enrôlement est exigé. Toutefois, l’acquisition du précieux sésame relève de la croix et de la bannière. Du moins selon les parents d’élèves. Là où le bât blesse, à les entendre, c’est au niveau de l’organisation, de la disponibilité et de la proximité des points d’enrôlements de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). D’emblée peu nombreux, il est donné de constater un engorgement des sites qui procèdent à l’opération. Un vrai casse-tête pour des parents d’élèves et élèves. De longues files d’attentes, des parents qui attendent depuis l’aube, des agents de la Cnam, considérés comme « lents et retardataires », etc. L’ambiance rebute.
Les parents d’élèves crient haro
L’exigence de la carte CMU pour l’inscription complique les choses. Pourtant, cela fait des mois que le gouvernement a pris cette mesure, hélas, on a une fois de plus traîné les pieds. Le président de l’Organisation des parents d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Opeeci), Kadio Claude déplore cette situation. « Les parents n’ont pas été préparés à cela. La décision est venue et s’est imposée. Au point que, selon nos constats, des parents sont obligés de faire le pied de grue pour acquérir ce document. Ce n’est vraiment pas facile pour nous d’avoir ce document et procéder à l’inscription. On aurait dû déployer des agents un peu partout pour recevoir les parents et faciliter la tâche. Cette situation va certainement créer des problèmes», nous confie-t-il.
Même son de cloche chez les élèves
Interrogé par la rédaction de Nordsud.info, le secrétaire général du Comité des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Ceeci), Ouattara Klébien Jacob, est vent debout contre l’exigence de la carte CMU pour les inscriptions. « Le Ceeci n’est pas contre la CMU. Mais elle ne doit pas être obligation. Cette décision du ministère a été prise de façon unilatérale. Elle n’honore pas l’école ivoirienne, car si un élève n’est pas enrôlé, il ne bénéficiera pas du droit à l’éducation qui ne devrait pas être assujetti à un enrôlement quelconque », souligne-t-il. Mis devant le fait accompli, il soutient que les élèves habitants les hameaux les plus reculés du pays ont du mal à se faire enrôler. En vue de parer à la situation, la Ceeci annonce un calendrier d’actions. « Nous envisageons des échanges avec le ministre, des communications. Il faudra subventionner le paiement pour les élèves jusqu’à un certain âge », indique Ouattara Klébien Jacob. Au niveau de l’Etat, on n’entend pas lâcher prise. Passeport, permis de conduire, concours, etc. Il faut s’abord s’enrôler à la CMU.
Charles Assagba