Alors que les électeurs s’apprêtent à faire leurs choix dans les urnes, les experts misent sur des scrutins municipaux et régionaux indécis.
La campagne électorale pour les élections locales prend fin ce jeudi 31 août, à minuit. Ensuite, place au vote, le 2 septembre. Comparativement à la présidentielle de 2020 et aux législatives de 2021, où situer ces scrutins municipaux et régionaux de 2023 ? Partis pour être une référence nationale? C’est ce que pense Dr Arsène Néné Bi Arsène, enseignant-chercheurs en droit public, expert en droit de l’homme et des questions électorales. « Je suis à Bouaké en ce moment pour suivre le vote. J’ai vu des candidats aller dans le QG de d’autres adversaires, sans hostilité. Le même spectacle s’est produit à Yamoussoukro et il n’y a pas eu d’échauffourées», relate à titre d’exemple, Dr Arsène Néné Bi Arsène.
Si le climat est resté plus ou moins apaisé pendant la campagne, il n’en demeure pas moins que des incidents ont eu lieu dans quelques localités. « À Koumassi, des personnes non identifiées ont délogé des manifestants d’un candidat rival. À Tengrela, un député a interdit l’accès de son village à ses adversaires. Des affiches ont été déchirées ici et là et nous avons assisté à des propos peu dignes de candidats aux élections municipales, dans une ville. Nous avons aussi vu des partis politiques menacer leurs membres », énumère Drissa Bamba, président du Mouvement ivoirien des droits humains (Midh). La vigilance s’impose donc.
Législatives
Au vu de ces évènements, selon lui, l’atmosphère est plus électrique que pendant les législatives de 2021 saluées jusque-là pour leur bon déroulement. Mais c’est normal, d’après l’expert, vu les enjeux. 843 candidats sont engagés dans cette bataille. Plus encore, c’est le moment pour les principaux partis politiques en présence, de juger leur force de frappe, en prélude à la prochaine présidentielle de 2025. Gare aux perdants ! Pour Neth Willy Alexandre, le président de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho), c’est pour cela qu’il faut rester prudent. « Il y a lieu de s’inquiéter sur l’issue du scrutin, même si les incidents auxquels nous avons assistés sont mesurés. La période la plus sensible dans ce processus reste après tout la proclamation des résultats », souligne Neth Willy Alexandre. Suite au succès de 2021, à l’entendre, la Côte d’Ivoire se doit de poursuivre son processus démocratique exemplaire. Et cela implique tous les citoyens. D’où l’appel des observateurs à laisser la Commission électorale indépendante (CEI) proclamer les résultats de ces municipales et régionales. La fraude ? « Je ne vois pas comment on pourrait frauder un résultat si chaque parti politique fait l’effort d’avoir un représentant dans les bureaux de vote », fait savoir Dr Arsène Néné Bi Arsène. Le candidat qui ne sera pas satisfait pourra toujours utiliser les voies de recours pour se plaindre. Alors, pourquoi ne pas s’attendre à un scrutin exemplaire ?
Georges Dagou