Sylla Alhouceine: «L’embauche a pris un coup en Côte d’Ivoire»

par NORDSUD
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Le président de l’Association des professionnels des ressources humaines de Côte d’Ivoire (Aprhci) revient sur l’inflation qui touche le monde.

À peine sortons-nous de la crise sanitaire que le monde connaît aujourd’hui une inflation généralisée, exacerbée par la guerre en Ukraine. Comment se porte le secteur de l’embauche en Côte d’Ivoire ?

Tout d’abord, il faut souligner que nous avons plusieurs types d’emplois ici. Les contrats à durée indéterminée (CDI), les contrats à durée déterminée (CDD), qui sont précaires, car, s’ils ne sont pas renouvelés, les travailleurs sont au chômage. Ensuite, vous avez les emplois précaires.  Aujourd’hui, sans être fébriles, les entreprises sont prudentes. En quelque sorte, l’embauche connaît un léger coup de frein, parce qu’on est rentrés dans une récession, même si elle n’est pas totale. Nous assistons à des licenciements, à des retards de salaires, à des CDD qui ne sont pas renouvelés.

La situation est-elle préoccupante ?

Oui, parce qu’on assiste à des évènements exogènes qui ont un impact sur l’endogène. En Côte d’Ivoire, il n’y a pas de problème. Mais malheureusement, la flambée du prix du pétrole a un impact sur les entreprises. Elles ont tendance à lésiner sur la trésorerie et aller aux dépenses essentielles. Or, l’embauche est une dépense. Ici, l’Etat a réussi à maîtriser la hausse du prix du carburant. Mais les entreprises se demandent jusqu’à quand les autorités vont parvenir à le faire. De nombreuses structures dépendent des subventions. Le jour où l’Etat sera essoufflé, que se passera-t-il ?

N’est-ce pas, après tout, l’environnement mondial qui est ainsi ?

Tout le monde subit la flambée du prix du pétrole et la guerre en Ukraine. Dans certains pays, la situation est pire. Si on est épargnés par la guerre en Ukraine, on est forcément touchés par la flambée du prix du pétrole. Les produits et services que les entreprises proposent sont touchés. Si le coût de production de ces produits s’élève, le prix sur le marché va augmenter et il y aura de moins en moins de preneurs.

En Côte d’Ivoire, il y a également la situation sous-régionale qui nuit au climat des affaires. De plus en plus, les djihadistes cherchent une porte d’entrée sur la mer. La Côte d’Ivoire donnant sur la mer, elle est une cible.

Entretien réalisé par Raphaël Tanoh

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