Il est l’un des plus grands lieux touristiques en Côte d’Ivoire et ne cesse de susciter le même intérêt depuis plusieurs années d’existence. Il s’agit du zoo national d’Abidjan créée depuis 1972. Ce parc a connu une effervescence incroyable jusqu’en septembre 2020, où il fut fermé pour des travaux. A l’approche de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), on s’interroge sur le rôle que jouera le site pour les nombreux supporters étrangers qui voudront connaître Abidjan.
Eléphant CAN
Ce vendredi 29 septembre 2023 est un jour ouvrable. Alors l’entrée des visiteurs est timide. Chacun se précipite pour prendre son ticket à l’entrée. Les prix varient en fonction de la tranche d’âge. Gratuit pour les enfants de 0 à 3 ans, 1000 F et 1500F pour les jeunes et adultes.
Du moins offensifs au plus agressifs, les espèces animales sont encagés chacun selon sa catégorie. Oiseaux, reptiles et mammifères. Au-delà de son aspect animalier, le zoo possède surtout une histoire singulière avec les espèces qui y vivent. Notamment avec l’éléphant, l’emblème de la Côte d’Ivoire. Le pachyderme qui y vit s’appelle d’ailleurs ‘‘CAN’’. Selon les guides il est né au matin du 06 février 1992 et le soir, la Côte d’Ivoire remportait pour la première de son histoire la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Ce qui lui a valu son surnom.
Torture géante
Il y’a également, l’histoire de l’impressionnante torture géante qui mesure 120 cm et existe depuis 125 années. Elle est le symbole d’amitié entre le Président Félix Houphouet-Boigny et l’ancien Président du Liberia William Richard Tolber. En 1980, le Président Ivoirien reçoit des mains de son homologue cet animal et le conduit au zoo national d’Abidjan où il passait le voir très souvent.
Cependant, au -delà des efforts consentis, il est décevant de constater que le zoo national d’Abidjan qui a généré plus de 500 millions pour sa rénovation, n’a pas très bonne mine. Les cages sont humides, estampillées de moisissures et l’eau prévue pour la déshydratation des animaux est visiblement impropre. Les enclos qui devaient être enchantés par une avalanche d’animaux se retrouvent vides pour la plupart et cela constitue une grande déception pour les zoophiles. « Alors que ce pays fait partie des plus grandes zones forestières, on ne retrouve pas une variété d’espèces animales et cela joue véritablement sur l’attractivité », regrette monsieur Bamba rencontré sur place. Il n’y pas d’agouti, de girafe, de gorilles, de zèbres, de lions mâles, etc. Trop d’absence.
Espace de jeux
En 2016, des visiteurs ont fait avaler une canette à l’unique hippopotame du zoo. Cela l’a tué. C’est après l’autopsie que les causes de son décès ont été révélées. Voilà pourquoi les visiteurs n’ont pas le droit d’approcher les cages.
Les guides expliquent par ailleurs que c’est en parti pour cela qu’on constate l’absence de certains animaux dans les cages, car il est difficile de les remplacer. « Il faut dépenser et demander les agrégations villageoises pour les avoir », informe l’un d’eux.
Les gens viennent au zoo souvent pour voir autre chose. « Quand je viens ici c’est pour passer du temps au parc », s’exprime monsieur Talibou, venu avec ses enfants. Le parc est un espace de jeux. Un mini parc haut en couleur qui dispose de plusieurs stands de jeux et de dégustations. Tout cela pour compenser l’absence de plusieurs espèces.
Interrogée sur les problèmes du parc animalier, une source au niveau de l’administration rassure les visiteurs qu’ils comptent faire un réaménagement d’espèces animales d’ici quelques mois. Mais, dit-elle, le zoo n’envisage pas sa délocalisation. Car son protocole de sécurité, paré d’outils et d’équipements, est là pour s’assurer que les animaux ne menacent personne, malgré les habitations autour.
Solange Nebié (stagiaire)
