Abidjan: La destruction des zones à risques a commencé

par NORDSUD
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Chose promise, chose dûe. Le gouvernement passe à la vitesse supérieure. Les habitants des zones à risques répertoriées à Attécoubé-Mossikro, au quartier Pont ferraille d’Adjamé et au quartier Carena du Plateau ont été réveillés, ce 11 mai par le brouhaha des pelleteuses et autres engins commis à la destruction de leurs chez-soi. Cette opération de déguerpissement des biens immobiliers s’inscrit dans la droite ligne de l’objectif du gouvernement ‘’Saison des pluies, zéro victime, c’est possible’’. Cela vise à éviter des sinistres et des pertes en vies humaines dans des aires géographiques du district d’Abidjan qui présentent des risques d’incident lors de la grande saison des pluies à venir.

Agenda au pas de charge en prélude aux pluies diluviennes. Conformément aux instructions du Premier ministre lors de la réunion stratégique tenue, le 9 mai dernier, ce jeudi a marqué le début de l’opération de déguerpissement des sites à risques. Un calendrier respecté au pied de la lettre par le ministère de tutelle et qui s’étendra sur d’autres sites dans les jours et semaines à venir. «Nous préférons des populations mécontentes d’être délogées, mais vivantes que des populations laissées à leur sort face à des menaces d’éboulement. Nous sommes ici contraints de faire le bonheur des populations, malgré elles. L’opération enclenchée aujourd’hui vise la préservation de leur vie. C’est pour cela qu’aujourd’hui, nous lançons l’opération de déguerpissement des zones à risques dans le district d’Abidjan», a déclaré Bouaké Fofana. Le ministre de l’Assainissement a par ailleurs narré un fait divers mettant en lumière l’opiniâtreté des populations résidant dans ces zones à risques qui font bien souvent la sourde oreille aux messages de sensibilisation. «L’an dernier à Mossikro, nos équipes ont demandé aux populations de partir de ces zones-là. Elles ont refusé et les ont même lapidées. Quelques jours après, il y a eu un éboulement. On a dénombré malheureusement 6 personnes tuées», a-t-il relaté. En écho aux instructions du patron de la primature, Bouaké Fofana est droit dans ses bottes. «Le gouvernement ne veut plus de morts. Le Premier ministre a donné des instructions fermes à ce sujet», a-t-il assuré. Concomitamment à ces destructions, des opérations de curage des caniveaux dans les différents quartiers de la ville d’Abidjan suivent leurs cours.

La Sodexam ayant annoncé des précipitations records avec des risques d’inondations et de sinistres accrus, c’est une course contre la montre qui s’engage pour le ministère de l’Assainissement.

Un serpent de mer qui refait surface à l’orée de toutes les saisons des pluies. Un air de bis repetita, de déjà-vu, de cycle infernal s’autocolle à ces différentes activités. D’autant qu’au lendemain des opérations de déguerpissements précédents, les habitants rebâtissent leurs domiciles et continuent d’y prendre le gîte et le couvert par défaut de moyen, du fait de l’absence d’une politique d’aide au relogement des familles déguerpies et surtout à cause de la carence de suivi et de surveillance des sites détruits.

Statu quo pour le curage des caniveaux. Face aux actes inciviques de jet d’ordures dans les infrastructures de drainage qui entraîne le bouchage de ces ouvrages, aucun mécanisme de répression des auteurs, aucune innovation technique de préservation des ouvrages ou de surveillance n’a vu le jour.

En conséquence, les années passent et les jours précédant les saisons des pluies se ressemblent suscitant des réponses conjoncturelles et à brûle-pourpoint de l’État sur un sujet qui commande des initiatives structurelles.

Charles Assagba

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