Le président de la Commission Électorale Indépendante (CEI), Kuibiert Coulibaly, a réaffirmé devant l’Assemblée nationale que Laurent Gbagbo ne peut figurer sur les listes électorales en raison de sa condamnation dans l’affaire du casse de la BCEAO. En réponse, le PPA-CI, par la voix de Dr Justin Katinan Koné, accuse la CEI de mensonge et d’exclusion politique, exacerbant la tension à l’approche des élections.
Lors d’une séance à l’Assemblée nationale, le 9 octobre 2024, Kuibiert Coulibaly a été interpellé sur la non-inscription de Laurent Gbagbo sur les listes électorales. Le président de la CEI a expliqué que cette exclusion découle de la déchéance des droits civiques de l’ancien président, conséquence de sa condamnation dans l’affaire dite « du casse de la BCEAO ». Il a rappelé que la CEI a agi conformément aux informations reçues du ministère de la Justice, qui aurait transmis une liste de personnes déchues de leurs droits civiques. Pour Kuibiert, tant que Gbagbo ne bénéficiera pas d’une amnistie ou ne purgera pas sa condamnation, il ne pourra pas être réintégré sur les listes électorales. « Ce n’est pas à la CEI de décider de l’état d’un citoyen », a-t-il insisté, renvoyant la responsabilité au ministère de la Justice.
Le PPA-CI dénonce une « exclusion injustifiée »
Face à ces explications, le PPA-CI a vivement réagi. Lors d’une conférence de presse, Dr Justin Katinan Koné a accusé Kuibiert Coulibaly de déformer les faits. Selon lui, aucune décision de justice n’a déchu Gbagbo de ses droits civiques et politiques. La condamnation dans l’affaire du casse de la BCEAO n’a pas été accompagnée d’une peine complémentaire de déchéance, souligne le parti. Pour Katinan, cette exclusion est donc illégale et relève d’une volonté politique d’écarter Gbagbo du processus électoral. Le PPA-CI a rappellé également que Gbagbo a été acquitté par la Cour Pénale Internationale (CPI) et bénéficie de l’amnistie de 2018. En outre, une décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) impose son inscription sur la liste électorale. Le PPA-CI accuse donc la CEI d’être un instrument politique aux mains du pouvoir et demande l’application immédiate des décisions de justice, notamment celle de la CADHP.
Armand BLEDOU