Accusé de complicité de complot : Alain Lobognon charge l’opposition à la barre

par NORDSUD
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«Jamais je n’ai appelé personne à l’insurrection !», a clamé Alain Lobognon ce jeudi au tribunal de première instance du Plateau, à la reprise du procès des pro-Soro. 

À la barre,  M. Lobognon a dit ne pas comprendre comment les personnes qui ont fait la désobéissance civile fin 2020, avec près de 80 morts, soient dehors en toute liberté, alors que lui et ses camarades qui n’ont fait qu’organiser le retour de Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale, fassent l’objet d’une telle procédure judiciaire.

Même ceux qui ont été arrêtés dans le cadre de la désobéissance civile, a déploré Alain Lobognon, sont en liberté. Bien tiré dans son costume, avec l’humour bien aiguisé, M. Lobognon a enchaîné : «atteindre à leur intégrité physique (ndlr, les autorités), c’est atteindre à mon intégrité physique (…) Parmi les accusés présents, jamais, au grand jamais, il n’a été question de préparer un complot quelconque (…) Je suis accusé par proximité, par contigüité avec Guillaume Soro». 

Le reste de l’audition d’Alain Lobognon portera ensuite sur l’autorisation de vol de l’avion de Guillaume Soro le 23 décembre 2019 et le déroutage de l’appareil vers le Ghana.

Alain Lobognon a affirmé que ce sont les autorités ivoiriennes qui ont empêché l’atterrissage de l’avion de Soro à Abidjan. Face à cette affirmation, le procureur de la République Adou Richard a demandé  à l’accusé de produire des éléments justificatifs. Ce que ce dernier a tenté de faire, avec peine, en se basant notamment sur un article de presse publié avec un fax.

Face aux questions des avocats de la défense pour le réhabiliter, M. Lobognon a fait son show devant ses partisans venus nombreux dans la salle.

«J’ai connu beaucoup de personnes, même ceux qu’on appelle les ‘‘to monna’’ (ndlr, le repas est cuit, en bambara)», indique-t-il à la défense quand on lui demande ses affinités avec les autorités.

«J’aillais porter mon déréké deni (ndlr, petit habit) et mon dibinan (fétiche) pour disparaître», note-t-il ensuite dans un humour pour détendre la salle, lorsque le président du tribunal, Charles Bini, lui demande comment comptait-il se rendre à l’aéroport le 23 décembre 2019, s’il était sûr que le préfet de police l’avait interdit. Au sujet de sa conférence de presse animée ce 23 décembre 2019, il a noté qu’il était seul face aux journalistes et qu’aucun de ses co-accusés n’y avait pris part.

Raphaël Tanoh et Ahmed Coulibaly

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