La situation socio-économique des populations urbaines démunies d’Afrique subsaharienne s’est détériorée à la suite de la pandémie de Covid-19, avec des millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et à la malnutrition, selon un nouveau rapport.
Publié ce 10 mars par le Programme des nations unies pour les établissements humains (Unhabitat) et le Programme alimentaire mondial (PAM) des nations unies, le rapport établi dans 49 pays, révèle que les personnes démunies vivant en milieu urbain dépendent souvent de l’économie informelle, vivent dans des quartiers surpeuplés et ont un accès limité aux services sociaux de base, notamment l’eau, l’assainissement et la santé, ainsi qu’aux filets de sécurité sociale formels. En outre, les moyens de subsistance urbains en Afrique subsaharienne sont moins diversifiés, irréguliers, instables et essentiellement informels et dépendent davantage des marchés et de l’économie monétaire. Dans ce contexte, la perte de revenus, combinée à la flambée des prix due aux mesures d’endiguement de la Covid-19, et la fermeture des marchés informels sur lesquels les pauvres des villes comptent pour la majeure partie de leurs approvisionnements alimentaires, ont tous entamé leur capacité à accéder à des aliments nutritifs.
Environ 68,1 millions de femmes, d’hommes et d’enfants des zones urbaines d’Afrique subsaharienne étaient à risque d’insécurité alimentaire aiguë en 2020, selon le rapport.
D’après Chris Nikoi, directeur régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, «la pandémie révèle le nouveau visage de la faim, exposant les vulnérabilités des personnes démunies vivant en milieu urbain».
Raphaël Tanoh