La réunion de rentrée tenue hier à Bingerville n’a pas été du goût de plusieurs enseignants. Alors qu’ils s’attendaient à ce que la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation aborde la question des états généraux, les faitières ont plutôt été déçues. « La question des cours le mercredi ? Rien. Les salaires suspendus ? Rien. Le chronogramme d’application des états généraux de l’éducation nationale ? Rien », énumère Kouamé Bertoni, le secrétaire général du Réseau des instituteurs de Côte d’Ivoire (Rici). En plus de ne pas avoir de garanti, selon M. Kouamé, l’un de leurs acquis a été arraché. « Il s’agit des visites inopinées pour surveiller les enseignants. Nous nous étions plaints dans le temps pour signaler à la ministre que ces dites visites faisaient l’objet de règlements de compte de la part de nos supérieurs. A la suite de cela, il avait été décidé de prévenir dorénavant l’enseignant, quelques jours avant la visite. Mais cet acquis vient d’être annulé cette année », ajoute-t-il.
Pour sa part, Ekoun Kouassi, secrétaire général du Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Synesci), évoque l’annulation des congés de février qui, selon lui, ne sera pas productive en termes de résultats scolaires. « Plus de travail pour l’élève signifie plus de stress », souligne-t-il. Le Synesci met aussi l’accent sur l’absence d’information concernant le contenu et le chronogramme de mise en œuvre des résultats des états généraux. Cette rentrée scolaire, dit-il, était celle que les enseignants attendaient pour se rassurer après deux ans sans trouble. Même son de cloche chez Jérôme Ourizalé, secrétaire générale du Syndicat autonome de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (Saepci). « Pourquoi avoir fait tout ce tapage si en fin de compte nous ne pouvons pas jouir des acquis des états généraux ? Nous étions tous accrochés aux oreilles de la ministre ce jeudi, mais nos attentes n’ont pas été satisfaites », se désole Ourizalé. Tous annoncent des rencontres dans les jours qui viennent. Le ton de cette rentrée scolaire est donc donné. Même si au ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation, on précise que la réunion de rentrée solennelle n’est pas le lieu indiqué pour éplucher les revendications syndicales.
Georges Dagou