Déboutés en 2018, les retraités de la Fonction publique n’ont toujours pas abandonné leur principale revendication : les arriérés dus aux avancements de 2014-2015. Depuis le déblocage des salaires des fonctionnaires en 2014, effectué par le chef de l’Etat Alassane Ouattara, ils sont montés au créneau pour se faire entendre, mais sans succès. Selon Denis Konan, président du Collectif des fonctionnaires retraités après 30 années de service (Cofretas), ces arriérés se chiffrent à plusieurs milliards FCFA pour environ 60 000 retraités concernés. « Rien que mes avancements ont été estimés à 13 millions FCFA. Or, beaucoup de retraités étaient mieux payés que moi », explique-t-il.
Centrales syndicales
Ces avancement dont ils n’ont pas bénéficié lorsqu’ils étaient encore en poste, ont plusieurs fois été portés auprès des faitières syndicales sans jamais trouver une oreille attentive. Les Centrales syndicales Humanisme (CSH), puis Dignité ont successivement hérité du dossier, d’après Denis Konan. Mais ces structures, à l’entendre, ont préféré prioriser d’autres problèmes. « C’est parce que nous sommes à la retraite que nos revendications ne sont pas prises au sérieux. Est-ce que nous avons d’autres moyens recours pour nous faire entendre ? Non. Nous avons discuté avec nos avocats tout en envisageant la voie judiciaire. Mais porter plainte contre l’Etat sera vain. Parce que même si l’Etat venait à être reconnu coupable, il pourrait évoquer la raison d’Etat pour ne pas payer. Nous ne pouvons rien contre cela. Donc, négocier reste l’unique solution », soupire le retraité.
Mais les autorités n’ont jamais pris d’engagements pour le payement de ces arriérés, même si elles le reconnaissent. Toutefois, le Président de la République a fait un geste en faveur des retraités avec notamment la revalorisation des allocations familiales. Nonobstant, pour Denis Konan, un retraité ne peut en bénéficier véritablement. « Les retraités qui ont des enfants en charge, sont peu », souligne-t-il. L’Etat a aussi supprimé les impôts sur pension pour les pensions de 0 à 300 000 FCFA.
Georges Dagou