L’ancien président burkinabè, Blaise Compaoré, a été mis en accusation, ce mardi, dans le cadre de l’affaire relative à l’assassinat en 1987 de son prédécesseur, Thomas Sankara. Attentat à la sureté de l’État, complicité d’assassinat et recel de cadavres : tels sont les chefs d’accusation requis contre Blaise Compaoré. Il en de même pour Gilbert Diendéré, chef d’état-major sous la présidence de Compaoré. Aux côtés de l’ex-pensionnaire du palais de Kosyam et son bras droit, 12 autres prévenus occuperont le banc des accusés. «Yacinthe Kafando, Bossobè Traoré, Nabonswendé Ouédraogo, Idrissa Sawadogo, Tibo Ouédraogo, Albert Pascal Sibidi Belemlilga, Diakalia Démé, Mori Aldjouma Jean-Pierre Palm, Alidou Jean Christophe Diébré, Hamado Kafando et Ninda Tondé dit Pascal», tels sont les noms des individus qui devront également répondre de leurs actes devant la justice burkinabé.
Criblés de balles, le 15 octobre 1987 par un commando, Thomas Sankara et 12 autres personnes avaient trouvé la mort au siège du conseil de l’entente. L’ancien président burkinabé sera enseveli, en catimini, le même jeudi. Son certificat de décès, tel que publié par la presse faisait état d’une ‘’mort naturelle’’. «Je ne sais pas ce qui s’est passé, je dormais», avait répondu Blaise Compaoré, quelques jours après l’assassinat de celui qu’il considérait comme son ‘’frère’’.
34 ans après ce sombre épisode de l’histoire politique du pays des hommes intègres, la justice tente d’assembler les pièces du puzzle pour situer les responsabilités et élucider les zones d’ombres qui entourent cette disparition. Rouverte en 2014 suite au renversement du pouvoir Compaoré, l’enquête judiciaire suit son cours et vient de marquer la fin d’un épisode. Les regards sont donc tournés vers le procureur du tribunal qui devra fixer une date d’audience.
Sauf que l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute du pouvoir le 31 octobre 2014 par une insurrection populaire, à l’issue de 27 ans de règne, a obtenu la nationalité ivoirienne. « M. Compaoré Blaise, né le 3 février 1951 à Ouagadougou (…) est naturalisé ivoirien », établit le décret publié dans le journal officiel ivoirien le 18 janvier 2016.
Charles Assagba
Blaise Compaoré a maille à partir avec la justice de son pays.