À travers un discours aux accents historiques prononcé lors des Assises des femmes du PPA-CI, Laurent Gbagbo a mobilisé le souvenir de figures emblématiques comme Marie Koré pour galvaniser ses militantes et les préparer à un « combat » politique. Et malgré son inéligibilité et son exclusion des listes électorales, l’ancien président s’est risqué à esquisser sa vision d’une gouvernance future.
Lors de son discours aux Assises des femmes du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), Laurent Gbagbo a convoqué l’histoire pour galvaniser ses militantes, citant notamment l’exemple de Marie Koré et d’autres figures féminines ayant mené des combats emblématiques pour la liberté en Côte d’Ivoire. À travers ces références, l’ancien président exhorte les femmes de son parti à embrasser un rôle actif dans la lutte politique, tout en insistant sur l’importance de surmonter les handicaps sociaux, comme l’ignorance ou le manque de formation. Cette mobilisation du souvenir historique n’est pas anodine : elle trace une ligne de continuité entre le passé et la bataille électorale qui s’annonce, positionnant les femmes comme des actrices clés du prochain combat.
De plus, Gbagbo a projeté les grandes lignes de sa gouvernance potentielle, marquée par des priorités éducatives et des réformes sociales, malgré sa situation politique complexe. Frappé d’inéligibilité en raison de sa condamnation pour le « casse de la BCEAO » et exclu des listes électorales, il affirme néanmoins que son retour au pouvoir est possible, laissant entrevoir une stratégie de mobilisation de ses bases pour défier ces restrictions. À travers son discours, il cherche assurément à fédérer ses femmes. Cette allocution laisse donc transparaître une préparation minutieuse à l’affrontement, où les contraintes légales se transforment en un outil de galvanisation, et où l’histoire devient un levier stratégique pour fortifier la base militante du PPA-CI.
Armand BLEDOU
