Ils n’en peuvent plus et ils n’en veulent plus. Six multinationales dominent le marché ivoirien des exportations en achetant la quasi-totalité de la production nationale de cacao dont plus de 80% est acheminée vers l’Europe. Selon une dépêche de l’AFP, les négociants de cacao de Côte d’Ivoire ont appelé mardi 9 février à Abidjan à mettre fin au monopole de ces oligopoles du chocolat. Par la même occasion, ils exigent une plus grande part des contrats de commercialisation du cacao.
Pour le GNI, il faut « mettre fin au monopole » du groupe helvétique Barry Callebaut, numéro un mondial du chocolat industriel, de Olam (Singapour), Cargill (Etats Unis), Ecom (Suisse) et des groupes français Sucden et Touton.

« Ces multinationales privilégient l’approvisionnement et l’exportation de fèves à travers leurs filiales installées en Côte d’Ivoire », dénonce Fabien Guei, porte-parole du Groupement des négociants ivoiriens (GNI), à l’AFP, en déplorant « un verrou exercé sur la transformation locale ».
« Il faut absolument que les six multinationales qui achètent en Côte d’Ivoire à travers leurs filiales aient l’obligation d’allouer systématiquement 20% à 30% de chacun de leurs contrats aux transformateurs et exportateurs Ivoiriens » a déclaré .
« Il ne s’agit pas de les écarter du marché ivoirien, mais de permettre aux opérateurs ivoiriens de participer durablement à la commercialisation externe du cacao de leur pays et cela de manière plus juste et équilibrée », a poursuivi M. Guei.
Le GNI regroupe des sociétés nationales d’exportations de café et de cacao dont 12 exportateurs de fèves et 3 transformateurs, représentant environ 300.000 tonnes.
« 85% de la récolte ont été vendues » au cours de la campagne de commercialisation qui a débuté en octobre 2020, selon le GNI.
La Côte d’Ivoire produit 40% du cacao mondial. L’or brun représente 10% du PIB ivoirien et, avec 40% des recettes d’exportation, constitue le premier pourvoyeur de devises du pays, selon la Banque mondiale.
Le pays compte près d’un million de producteurs qui fournissent un revenu à cinq millions de personnes, soit environ un cinquième de la population. Il produit environ 2 millions de tonnes par an, mais n’en transforme que moins de 500.000.
Bakayoko Youssouf