La réunion du conseil politique du Rhdp de ce mardi 17 novembre 2020 a drainé du monde. Alassane Ouattara a dit être arrivé à l’hôtel Ivoire, lieu du rendez-vous, avec quelques minutes de retard à cause des embouteillages dans Abidjan. Et il a parlé. 7 axes majeurs se dégagent de son discours devant tous les cadres de son parti. Après l’observation de la minute de silence à la mémoire des 87 personnes qui ont perdu la vie avant, pendant et après l’élection présidentielle du 31 octobre, Alassane Ouattara a pointé les dysfonctionnements de l’appareil du Rhdp. Le champion des Houphouétistes lors de la dernière présidentielle a dit ne pas comprendre qu’alors que son parti est au pouvoir, le Pdci et le FPI réussissent à manipuler les jeunes pour commettre les violences liées à l’élection. A mots couverts, il a réitéré ses griefs aux cadres de son parti sur les ressources financières devant servir à animer les bases que constituent les jeunes. C’est pourquoi, séance tenante, il leur a demandé de retourner sur le terrain pour calmer les tensions et de se rapprocher des bras valides.
Sur la question du dialogue politique, Alassane Ouattara a changé de ton. La bienveillance des mots à l’égard du leader désigné de l’opposition, Henri Konan Bédié, a laissé place à une froideur de ton. Si le 11 novembre lors de leur rencontre à Abidjan pour briser le mur de glace, ou même à d’autres occasions, l’on a eu droit à un «mon aîné», ce mardi, c’était le «président Henri Konan Bédié», simplement.
Au cours de speech également l’ancien directeur adjoint du FMI a clairement fermé la porte à tout gouvernement d’union, comme certains ont pu le présumer un temps.
Tout comme pour les responsables et auteurs de violences qui ont émaillé l’élection du président de la République le 31 octobre, Alassane a relevé que la loi sera appliquée dans toute sa rigueur. Il n’est donc pas question pour M. Ouattara de passer l’éponge sur tous ces crimes planifiés et qui perturbé le scrutin présidentiel. Pas plus qu’il ne faut s’attendre à une libération hâtive des prisonniers politiques impliqués à un haut niveau dans les projets de sédition.
L’on a également noté un durcissement de ton à l’égard de Guillaume Soro qui, étant sur les bords de la Seine, avait juré que l’élection du 31 octobre ne se tiendrait pas. Alors que la relaxe le 23 septembre de Soro Mamadou Kanigui du Raci présageait une détente progressive avec le camp Soro, le ton du discours du Président Ouattara ce soir à l’hôtel Ivoire montre qu’il faudra encore attendre.
Le dernier point notable des propos du leader du Rhdp est qu’Alassane Ouattara n’a pas parlé comme quelqu’un qui va passer la main au bout de 2 à 3 ans dans ce dernier mandat. L’on a entendu un président élu qui va tranquillement déroulement le programme pour lequel les Ivoiriens l’ont réélu le 31 octobre 2020.
Bakayoko Youssouf