Rencontre attendue, rencontre tenue. Le rendez-vous historique entre les deux anciens chefs d’Etat, Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et le président de la République, Alassane Ouattara, a eu lieu ce jeudi 14 juillet, au palais présidentiel du Plateau.

C’est sous les flashs d’une pléthore de photographes et de journalistes que Laurent Gbagbo arrive, aux environs de 16h45, vêtu d’une chemise blanche. «Tu vas bien ?…Il faut qu’on enlève les masques, je suis vacciné», lui dit le chef de l’Etat, après les poignées de main. «Ça va…ça va», acquiesce Laurent Gbagbo avec son sourire emblématique. Alassane Ouattara le conduit dans la pièce.

Dix minutes plus tard, c’est Henri Konan Bédié, en costume, qui fait son entrée. «Comment va ma grande sœur…Il paraît que tu n’es pas vacciné…», taquine Ouattara. Ensuite, ils vont s’enfermer tous les trois pendant une heure et demie.

Le Benjamin
Contrairement à ce que l’on attendait, il n’y aura pas de questions. Alassane Ouattara annonce dans un humour que le «benjamin», Laurent Gbagbo lira la déclaration. Puis, il se tourne vers Henri Konan Bédié pour lui demander s’il est d’accord. Bédié confirme en tirant sur sa veste. La scène arrache le rire dans la foule. Gbagbo, qui s’en amuse, avance pour lire le communiqué conjoint.
«La rencontre de ce jour a été une rencontre de retrouvaille pour renouer le contact et échanger dans la vérité, leur vue sur toutes ces grandes questions. Le président de la République et ses deux prédécesseurs ont exprimé leur volonté de faire de cette première rencontre un levain de la décrispation du climat sociopolitique national en Côte d’ivoire. Le président de la République a salué la spontanéité de la réponse réservée à son invitation. Les Présidents Henri Konan et Laurent Gbagbo pour leur part, ont exprimé leur reconnaissance au président Ouattara pour son accueil fraternel», indique l’ancien chef de l’Etat.
Et l’hôte de ce soir, Alassane Ouattara, d’annoncer que cette rencontre ne sera pas la dernière.
«J’aimerais ajouter que les uns et les autres considèrent que c’est une réunion extraordinaire. Mais on doit considérer qu’elle est plutôt ordinaire et qu’elle sera régulière. Et que chaque fois que mes prédécesseurs auront le temps de reprendre ces échanges, je leur ferais appel pour recueillir leur avis et leurs recommandations. Je trouve que ce serait une très bonne chose pour la nation d’écouter mes prédécesseurs, leur connaissance du pays, leur expérience. Evidemment, aussi, le poids politique qu’ils représentent. Donc, nous aurons l’occasion de nous revoir en fonction de leur disponibilité», a conclu le chef de l’Etat.
Raphaël Tanoh