Côte d’Ivoire/Vers une Armée professionnelle : La longue marche des FRCI

par nordsud.info
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Longtemps taxée de parti pris, instrumentalisée par les hommes politiques, l’armée ivoirienne a traversé des décennies de crises. Mais ces dernières années semblent avoir apporté un souffle nouveau en son sein.

Ce n’est pas un hasard si le président de la République a consacré un pan de son discours aux forces de l’ordre et de sécurité, lors de son adresse à la nation, le lundi 9 novembre 2020. Alassane Ouattara les a félicitées pour leur «grand professionnalisme», leur «sang froid», leur «esprit de discernement» et leur «sens de l’intérêt national», pendant les derniers troubles survenus en Côte d’Ivoire. Malgré les provocations dont elles ont été l’objet, avant, pendant et après les élections, les forces de l’ordre et de sécurité sont restées zens. Il faut dire que depuis 3 ans, l’armée ivoirienne est se professionnalise.

Mutinerie

Après la mutinerie de 2017, les autorités ont mis les bouchées doubles, en travaillant, notamment, à la formation initiale et continue des militaires et gendarmes ivoiriens. Le matériel et l’équipement se sont accrus, avec la menace djihadiste. Surtout, il a fallu travailler à renforcer le lien entre l’armée et la nation. Alors que les militaires avaient pour habitude de jouer plus ou moins les trouble-fêtes pendant les scrutins présidentiels, les Ivoiriens ont vu cette fois-ci des officiers supérieurs aller sur le terrain pour sensibiliser à la paix et la cohésion sociale.

Faut-il y voir le signe d’une armée professionnelle ? Même si le pays n’a connu qu’un seul coup d’Etat dans son histoire, en 1999, la crise politico-militaire de 2002 à 2011 a fortement écorché l’image que les Ivoiriens gardaient de leur armée. Forte de 18.000 hommes, dont environ 8.000 combattants de la rébellion, c’est une coalition qui a longtemps été en proie aux fractures sociales et à la manipulation.

Cohésion

Interrogé en 2017 sur l’armée ivoirienne, Bruno Clément-Bollée, officier général français, qui a commandé les troupes françaises en Côte d’Ivoire et la force interarmées de l’opération Licorne de 2007 à 2008, expliquait le manque de cohésion à l’échelle nationale au sein des effectifs. «Or, la cohésion et l’esprit de corps sont essentiels», faisait-il remarquer. Un chantier qui, certes est encore en cours, mais connaît une avancée notable.

Si pour beaucoup d’experts, il faudra revoir la loi sur la programmation militaire pour rajeunir les effectifs et apporter plus de dynamisme à l’armée, les autorités continuent à travailler pour un effectif de qualité. Le 17 octobre dernier, par exemple, on a assisté à l’ouverture officielle du premier cours d’études supérieures de défense de la première école de guerre des Forces armées de Côte d’Ivoire (Faci), à Zambakro.

Raphaël Tanoh

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