Droits d’auteur: Comment le Burida répartit l’argent des artistes

par NORDSUD
Publié: Dernière mise à jour le 203 vues


La question de la répartition des droits d’auteur aux artistes demeure une équation à mille et une inconnues. Depuis 1981, les méthodes utilisées par le Burida pour la redistribution des prélèvements effectués dans les bars, boîtes de nuit font couler beaucoup d’encres et de salives. En effet, les artistes ont généralement manifesté leur courroux et leur ras-le-bol face à l’inefficacité et l’inéquitabilité des techniques de collecte et de partage des émoluments du Bureau.

Pour les nouveaux encaissements qui se feront aux frais des citoyens dans les mariages, anniversaires, baptêmes…, le sujet reste d’actualité.
Comment l’argent prélevé sera-t-il distribué aux artistes en fonction de la fréquence d’utilisation de leurs productions ? Sur quelles bases se fera la distribution ? Comment saura-t-on qu’un artiste X a vu son titre Y joué à telles reprises afin de lui reverser ses droits au prorata ?
Interrogé, Bilé Didier, as de la musique Zouglou, par ailleurs membre du comité de gestion et de restructuration du Burida, joue la carte du pragmatisme. «Nous demandons aux consommateurs de nous faire confiance. L’argent sera bien réparti. Ce n’est peut être pas parfait mais notre objectif, c’est de faire des répartitions les plus objectives possibles. Avec le paiement de ces droits, il y aura à coup sûr un élargissement de l’assiette et les artistes vont toucher naturellement beaucoup plus d’argent. Les modes de répartition seront les mêmes que ceux qui existent actuellement», indique-t-il.

A en croire notre interlocuteur, il existe 3 clés universelles de répartition. La plus prisée en Côte d’Ivoire est dénommée l’échantillonnage. Dans son principe, le Burida place des mouchards dans les bars, boîtes de nuit, médias audio-visuels du pays.

Ces appareils sont censés reconnaître le titre et l’auteur de la chanson qui sont joués. Ils compilent automatiquement ces informations pour donner des chiffres clairs sur le nombre de fois qu’une œuvre discographique d’un artiste a été diffusée. En fonction de ces chiffres, la répartition est effectuée.

«Mais très souvent, le mouchard n’arrive pas à reconnaître le titre joué, parce que les artistes ne pressent pas leurs chansons sur les CD, ils les gravent. Du coup, c’est compliqué quand on fait la compilation. On collecte l’argent mais on ne sait pas exactement qui a été joué et à quelles reprises. C’est également le cas pour certains CD originaux et stickés. Il n’y a pas de maison de pressage en Côte d’Ivoire», déplore-t-il. 

Pour parer à la situation, le Burida redistribue les sommes collectées au prorata du nombre de CD stickés vendus par artiste. Seuls, quelques rares disques pressés au Ghana en général arrivent à être reconnus par les mouchards en vue d’offrir une juste redistribution de l’argent dû aux artistes.

Difficile donc de rendre exactement à César ce qui appartient à César.  


Charles Assagba

Articles similaires

Laissez un commentaire

* En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et le traitement de vos données par ce site Web.

Le site Web nordsud utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite