Fonction publique : La chasse aux ‘‘travailleurs fictifs’’ est ouverte

par NORDSUD
Publié: Dernière mise à jour le 32 vues

On le sait. Le ministère de la Fonction publique annonce aux fonctionnaires et agents de l’Etat qui n’ont pas été contrôlés dans le cadre de l’opération de contrôle physique au poste, qu’une phase de réclamation est exceptionnellement ouverte à leur attention depuis le 4 janvier dernier, ce, jusqu’au 29 janvier.

Les requérants en service à Abidjan sont priés de se rendre à l’antenne de la Fonction publique sise à Adjamé, munis d’attestation de présence au poste datant d’au moins 3 mois, signée par le supérieur hiérarchique direct et contresignée par le directeur des ressources humaines du ministère. Près de 1300 personnes sont concernées par cette séance de réclamation exceptionnelle.

La véritable raison, selon les fonctionnaires eux-mêmes, serait la traque aux ‘‘travailleurs fictifs’’.

À la fonction publique, disent-ils, de nombreux fonctionnaires, qui ont quitté le service continuent de toucher leurs salaires. Très souvent, avec la complicité de leurs chefs de service. «Ce sont des cas qu’on trouve le plus dans la santé et l’enseignement», explique, par exemple, Apollinaire Tapé Dédjé, président de la Confédération des syndicats des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Cosyfoci).

Si le nombre de personnes dans ce cas n’est pas déterminé, la pratique est monnaie courante chez les fonctionnaires.

En général, les mesures au terme des procédures de justification d’absence au poste ne dépassent pas le simple pallier de sanction disciplinaire, lorsque les travailleurs se montrent physiquement mais qu’ils ne donnent pas d’explication convaincantes.

La vraie cible

La vraie cible du ministère de la Fonction publique, dans cette opération, note M. Tapé, c’est de rayer les ‘‘fonctionnaires fictifs’’ des effectifs. Cette terminologie est entrée dans le vocabulaire des Ivoiriens en 2014, avec l’opération d’assainissement initiée par le ministre d’alors.

Mais, il existe, en 2021 toujours des fonctionnaires fictifs dans les rangs, selon la Coalition des syndicats du secteur public de Côte d’Ivoire (Cssp-CI). «Ils ont été fonctionnaires mais, se sont reconvertis dans un autre secteur ou sont hors du pays pour y vivre. Ce sont des cas qui sont réguliers», explique le président de la structure, Pacôme Attaby. Chaque fois qu’une opération de contrôle est lancée, la première cible, ce sont ces individus qui continuent à être payés sans être là.  

«Dans le milieu de l’enseignement, c’est très souvent avec la complicité des chefs d’établissement que cela se fait», ajoute Pacôme Attaby. Les coupables dans ce cas de figure sont difficiles à arrêter. «Il est difficile d’établir la complicité d’un chef dans ce cas, parce qu’il ne laisse aucune trace», note-t-il. Donc, il n’y a personne à punir, en fin de compte.

Une pratique sur laquelle le ministère de la Fonction publique n’a pas souhaité faire de commentaire.

Raphaël Tanoh

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