Le coup de fil qu’il a passé récemment à Hamed Bakayoko est révélateur de l’option prise par Laurent Gbagbo sur son avenir politique. Le fait que le leader historique du Front populaire ivoirien (FPI) décide de parler directement avec le Premier ministre ivoirien montre d’abord qu’il reconnaît que c’est Alassane Ouattara qui détient la réalité du pouvoir. Ensuite, cette initiative montre que Laurent Gbagbo ne s’associe pas au projet de l’opposition ivoirienne de mettre en place un «Conseil national de transition (CNT)» porté par Henri Konan Bédié du Pdci, Affi N’guessan, Guillaume Soro du GPS…Un désaveu clair et net pour les observateurs de la politique ivoirienne. Enfin, la communication directe entre Hamed Bakayoko et Laurent Gbagbo vient rappeler que l’ancien chef de l’Etat joue à fond la carte de l’apaisement. En témoigne son interview diffusée le 29 octobre dernier sur TV5. Le fondateur du FPI n’avait pas donné de mot d’ordre pour soutenir la désobéissance civile ni les violences qui ont émaillé le processus électoral. Il avait plutôt insisté sur la nécessité du dialogue entre les différentes parties pour éviter «la catastrophe».
Bakayoko Youssouf