Grandes écoles: La procédure d’orientation inquiète

par nordsud.info
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Chaque année, après les préinscriptions en ligne, fondateurs d’établissements supérieurs et étudiants croisent les doigts.

Alors qu’on attend les affectations dans les grandes écoles et universités publiques de Côte d’Ivoire, probablement dans les semaines à venir, des voix s’élèvent ici et là pour dénoncer la méthode qui a cours depuis des années. Lors d’une déclaration produite ce mercredi à Abidjan, l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants de Côte d’Ivoire (Unapeeci) a demandé que la procédure d’orientation des nouveaux bacheliers soit revue.

La raison ? «Nous avons vu le classement des établissements supérieurs en Côte d’Ivoire. Nous savons que les établissements reçoivent les quotas d’orientation par mérite. Mais ce n’est pas ce qui ressort, hélas. De nombreux établissements de mérite se retrouvent avec une cinquantaine d’étudiants tandis que des écoles boutiques accueillent des milliers», a signifié ce mercredi le président de l’Unapeeci, Edouard Aka.  

Un problème qui prend de l’ampleur dans le silence. Aucun fondateur ne veut lever le ton de peur d’être ‘‘blacklisté’’. Plus à l’aise sur le sujet, parents d’étudiants et étudiants tapent du poing sur la table. «Le phénomène cause d’énormes préjudices aux étudiants», indique Auguste Assalé, secrétaire général de la Fédération des élèves et étudiants de l’enseignement technique et professionnel de Côte d’Ivoire (Fetep-CI). L’année dernière, dit-il, plusieurs étudiants n’ont pas été orientés et sont sur le carreau.

Le problème est profond. Invité ce mercredi à une remise de don à l’Université musulmane africaine (UMA), le représentant du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Prof. Sindou Cissé, a relevé le nombre important de nouveaux bacheliers qui sortent des écoles chaque année. De 80 000, la Côte d’Ivoire en produit environ 100 000 par an. Où les mettre ?

«Est-ce que la capacité des établissements supérieurs nous inquiète ? Nous disons que ce qui inquiète c’est plutôt le manque de contrôle. Avant, il y avait des inspecteurs sur le terrain pour contrôler, vérifier la capacité des établissements, voir ceux qui peuvent accueillir plus d’étudiants. Mais tout cela a disparu», regrette Auguste Assalé. Et un fondateur d’établissement aux Deux-Plateaux, de renchérir sous le sceau de l’anonymat : «On prend un groupe scolaire Y, on balance 1 000 étudiants et c’est à l’établissement de voir si il a de la place pour les accueillir. S’il n’y a pas de place, l’établissement va louer un local».  

Personne ne veut abandonner un étudiant. La subvention de l’Etat pour un étudiant en filière tertiaire s’évalue autour de 246 000 FCFA. Celle d’un étudiant en filière industrielle est d’environ 345 000 FCFA. Pour Aka Edouard, il est temps de mettre de l’ordre dans les affectations et ne pas laisser cela entre les mains d’une poignée de personnes. Au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, des sources officielles contactées par Nord Sud n’ont pas souhaité commenter ces informations.

Raphaël Tanoh

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